Une visite de Pierre Messmer au Niger, séquence 1 [muet]

18 décembre 1959
05m 29s
Réf. 01035

Notice

Résumé :

Pierre Messmer, haut-commissaire en Afrique, visite Zinder à l'occasion du premier anniversaire de la République du Niger, fêté le 18 décembre 1959.

Type de média :
Date d'événement :
18 décembre 1959
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Éclairage

L'accès à des films amateurs est souvent une aubaine pour les historiens, puisqu'ils arrivent en contre-point d'images officielles et donc souvent contrôlées. C'est ce qui rend précieux le court-métrage réalisé par un officier français, Henry Nicolazo de Barmon (1903-1976), alors en poste à Zinder, au Niger. L'opérateur a capturé dans ce petit « reportage » la visite, le 18 décembre 1959, de Pierre Messmer dans la jeune république autonome du Niger. Il n'y a plus d'Afrique Occidentale française depuis 1958 ; Messmer, ancien gouverneur colonial et ancien directeur de cabinet de Gaston Defferre au ministère de la France d'outre-mer, porte le titre de Haut-commissaire, ce qui atteste la mutation en cours des institutions politiques en Afrique subsaharienne.

Depuis l'année précédente, en effet, le Niger est entré dans la Communauté franco-africaine en tant qu'État-membre (voir le parcours Les chemins politiques, de Brazzaville à la Communauté (1944-1958)). L'indépendance n'est pas encore officiellement proclamée – elle le sera courant 1960 – mais, depuis 1956 et la mise en place des institutions de la loi-cadre Defferre, les territoires ont progressivement accédé à une très large autonomie et se sont dotés d'assemblées et de gouvernements « africanisés ». La cérémonie officielle ici mise en images est donc organisée à l'occasion du premier anniversaire de la proclamation de la république. Durant la phase de transition des années 1958-1960, l'armée française est toujours en poste sur le terrain, les autorités françaises et nigériennes se côtoient dans les festivités et les deux drapeaux sont montés aux mêmes mâts tant à Zinder que... sur les Champs-Élysées.

La liesse populaire, attisée par l'organisation de jeux et de spectacles et canalisée par la mobilisation très encadrée de différentes catégories sociales (les écoliers, les sportifs, les jeunes, etc.), ne semble pas feinte. On voit aussi, dans ce type de document, que les autorités ont veillé à la participation des autorités « traditionnelles » locales, à l'exemple du « roi de Zinder », qui n'est autre que le sultan de Zinder, un dignitaire haoussa de haut rang dont le pouvoir politique fut vidé de sa substance durant la période coloniale, mais qui fut maintenu en place par les Français.

Sophie Dulucq