La section administrative urbaine de la Basse Casbah [muet]

19 décembre 1959
11m 19s
Réf. 01074

Notice

Résumé :

Ce sujet, sous forme de reportage, rend compte des activités menées auprès des populations par la Section administrative urbaine dans le quartier de la Basse Casbah à Alger.

Type de média :
Date de diffusion :
19 décembre 1959
Lieux :

Éclairage

Les sections administratives spécialisées sont créées le 26 septembre 1955 par le Gouverneur général de l'Algérie, Jacques Soustelle. Alors que le conflit concerne l'ensemble du territoire algérien et touche toutes les populations, il s'agit pour le Gouverneur général, qui déplore la sous-administration en particulier dans les zones rurales, de reprendre la main.

Environ 800 Sections administratives spécialisées ou SAS sont ainsi créées en Algérie avec pour équivalent en milieu urbain, les SAU : Sections administratives urbaines, comme ici à Alger. Les officiers spécialisés ont pour mission de concourir à la « pacification » de l'Algérie d'une part, et de promouvoir « l'Algérie française » d'autre part, non sans lien avec l'action psychologique développée par le 5ème Bureau. Pour ce faire, les SAS, après avoir établi des contacts étroits avec les populations, mettent en œuvre des actions d'ordre social : instruction, aide sanitaire, secours, développement rural... Ces activités d'assistance dissimulent plus ou moins une activité de renseignement, objectif assigné par Jacques Soustelle dès le 4 octobre 1955 en regrettant « la carence presque généralisée du renseignement, tant politique qu'opérationnel ». Les militaires disposent de personnels civils et d'une troupe de protection et de surveillance, le maghzen, composée de supplétifs algériens recrutés sous contrat.

Ce film de l'armée entend louer les réalisations de cette SAU dans un quartier populaire, celui de la Basse Casbah, où l'implantation des hommes et des idées du FLN est particulièrement forte. Les différents services de la SAU se montrent ici particulièrement à l'écoute des habitants, par exemple pour des problèmes administratifs, questions relatives au logement ou à l'emploi. Comme on peut le voir à l'image, un bureau est spécifiquement dédié aux anciens combattants. Les femmes et les enfants sont également particulièrement ciblés afin de mieux pénétrer dans tous les foyers. Leçons de puériculture, aide pour les allocations familiales ou la sécurité sociale, distribution de denrées alimentaires (comme on le voit avec ce gros plan sur des sacs de nourriture siglés « SAU de la Basse Casbah » et d'une croix de Lorraine) sont apportées aux familles. Les jeunes bénéficient d'un foyer sportif ou de projections de films. La dimension d'action psychologique est essentielle : convaincre des bienfaits de la France en Algérie. La banderole installée dans l'ancien palais qui abrite les locaux de la SAU est sans ambiguïté : « victoire » et « Algérie française », peut-on lire à l'image.

Les SAS et les SAU, comme celle de la Basse Casbah, ont été fortement fréquentées. Il est difficile de mesurer précisément leur influence, mais sur le plan de « l'action psychologique » leurs activités concrètes ont sans doute eu plus d'impact auprès des populations que la propagande martelée sur tous les supports. Elles ne parviennent cependant pas à détourner les Algériens convaincus des idéaux de l'indépendance.

Peggy Derder