L'effort de guerre vietnamien [muet]

1954
02m 09s
Réf. 01059

Notice

Résumé :

[Document muet] Le film constitue un historique des événements qui se sont déroulés entre 1945 et 1954 en Indochine. Il s'articule autour de quatre parties : "Les personnes de bonne volonté", "Prêt à se sacrifier pour l'existence de la patrie", "La résistance miraculeuse", "Le coup décisif".

Date de diffusion :
21 janvier 1998
Date d'événement :
1954

Éclairage

Cet extrait est une reconstitution à caractère documentaire tournée par le Vietminh pour illustrer l'effort de guerre vietnamien pendant la guerre d'Indochine. Le film a été réalisé à l'occasion du 50ème anniversaire de la naissance du Parti communiste vietnamien et pour fêter en particulier les "trois grands jours historiques du Parti et du gouvernement".

Le document se caractérise non seulement par la mise en scène palpable dans tous les plans, mais également par la volonté de créer un axe narratif au montage. Ainsi l'action des hommes, les combattants, et des femmes, à l'arrière assurant notamment le ravitaillement, est-elle systématiquement mise en parallèle pour montrer l'union du peuple dans une même lutte.

De la même manière, le film arrange une progression prenant pour point de départ les usines où se produit l'armement ou encore le tissu nécessaire aux uniformes jusqu'au terrain où s'organise... le repos des guerriers. Il est particulièrement remarquable qu'aucun plan ne montre les soldats en situation de combattre, toutes les scènes se déroulent hors du feu, à des moments faciles à mettre en scène et ne requérant tout au plus qu'une importante figuration. On note également la volonté de transition entre le plan du jeune soldat regardant la photo de sa fiancée et l'image de la jeune fille occupée à filer. Il s'agit d'organiser la succession des plans comme une longue chaîne humaine ininterrompue prouvant l'investissement collectif pour une seule et grande cause. On retrouve également l'idée de cette chaîne dans la succession des plans des porteurs du ravitaillement et des combattants défilant entre deux rangées serrées d'une foule en liesse.

Certains de ces plans plus informatifs et contemplatifs (comme les vues de la fabrique d'obus ou de l'usine d'armement) ont néanmoins dû être tournés sur le vif (leur moindre qualité technique semble en attester), alors que d'autres (comme le panoramique sur les soldats nettoyant leur arme pendant qu'un autre joue de la flûte, ou encore le défilé des hommes et femmes à balanciers sur la diguette) sont nettement des mises en scènes a posteriori.

Delphine Robic-Diaz