Le Congrès de Versailles : l'élection du président Coty

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 déc. 1953 | Date d'évènement : 17 déc. 1953

Le mandat de Vincent Auriol arrivant à son terme, le Congrès qui doit élire son successeur se réunit à Versailles du 17 au 23 décembre 1953. René Coty est élu après 13 tours de scrutin.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
17 déc. 1953
Date de diffusion du média :
24 déc. 1953
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000024

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

Facteur de paralysie pour la majorité de centre-droit au pouvoir depuis 1952, la querelle de la CED se rejoue lors de l'élection présidentielle de décembre 1953. En apparence, les choses sont simples : un candidat de droite, Joseph Laniel, président du Conseil, qui a toutes les chances de l'emporter étant donné que le Congrès est majoritairement au centre-droit, face à un candidat de gauche, le socialiste Marcel-Edmond Naegelen. Mais voilà : Joseph Laniel est partisan de la CED. Aussi les adversaires de droite de celle-ci ne vont-ils pas soutenir leur candidat. De son côté, Naegelen est adversaire de la CED, alors que beaucoup d'hommes de gauche - chez les socialistes en particulier - en sont partisans.

Ce blocage va conduire à 11 tours sans résultats. Au 12e tour se dessine une solution dans la personne d'un homme politique effacé et de second plan, René Coty, vice-président du Sénat, dont le principal atout dans cette élection est qu'il ne s'est jamais prononcé publiquement sur le problème de la CED, étant hospitalisé lors du vote de principe au Parlement en 1952.

Rien n'illustre mieux la faiblesse du régime, confronté à des problèmes qu'il semble tragiquement incapable de résoudre, que cette élection présidentielle dont les commentateurs étrangers feront des gorges chaudes.

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Ce document se présente sous la forme de trois séquences distinctes. Après des considérations anecdotiques et introductives sur le temps qu'il fait (brouillard à Paris, soleil à Versailles), on en vient à l'élection présidentielle qui se déroule selon un rituel bien établi (cortège de voitures officielles sur la Place d'Armes, arrivée à pied des parlementaires dans la Cour d'honneur, ouverture solennelle du scrutin par le vice-président du Congrès, défilé dans l'ordre alphabétique des parlementaires se rendant à la tribune pour déposer leur bulletin, transport solennel des urnes par les huissiers).

Le commentaire fait ressortir la filiation de ce rituel d'intronisation : "C'est dans cet apparat d'un Versailles légué par le grand roi aux gloires républicaines..." Introduite par un commentaire de transition ("L'urne restait muette. Et la France attendait."), la troisième séquence rend compte du profond désarroi des Français qui assistent "en direct" à l'impuissance du régime à élire son plus haut dignitaire. En effet, l'élection a été retransmise pour la première fois à la télévision, ce qu'illustre une série de plans montrant un poste de télévision, puis une foule suivant le vote à la télévision.

On remarque que la télévision supplante la presse écrite qui n'apparaît pas, alors que les Actualités Françaises ne manquaient pas jusqu'alors d'en filmer les "gros titres", mettant ainsi en valeur son rôle d'intermédiaire privilégié entre le pouvoir et les citoyens.

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