La première séance de l'Assemblée nationale en janvier 1956

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 janv. 1956

L'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée législative : Marcel Cachin, doyen de l'Assemblée, prononce le discours inaugural.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
24 janv. 1956
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000045

Contexte historique

Par Philippe Tétart

Les élections du 2 janvier 1956 voient s'affronter quatre principaux types de listes. À gauche, il y a celles du "Front Républicain" (ce front réunit les socialistes SFIO, les radicaux mendésistes, l'UDSR derrière François Mitterrand et la gauche des républicains-sociaux) et celles du parti communiste. Elles vont à la bataille en ordre dispersé.

Face à ces listes de gauche se dresse une large coalition de centre droit réunie par Edgar Faure. Celle-ci comprend les ailes droites du parti radical (réunie dans le RGR) et de l'UDSR, les Indépendants, le MRP et quelques républicains sociaux. Enfin, sur l'extrême droite, il y a les listes poujadistes. La gauche sort mathématiquement victorieuse du scrutin. Mais ce verdict est plus ambigu qu'il n'y paraît. Pourquoi ? Tout d'abord parce que, avec 246 sièges sur 597, la gauche ne dispose à la Chambre que d'une majorité relative, d'autant plus que les 150 députés communistes constituent un groupe très autonome. Par ailleurs, les 196 députés de la droite de la coalition réunie par Edgar Faure peuvent très sérieusement gêner le travail parlementaire même si leur solidarité est loin d'être absolue. Enfin, modérés (95) et poujadistes (52) constituent deux autres forts groupes d'influence dont on ne peut prévoir où vont aller leurs suffrages lors des débats. Du coup, le risque d'enchevêtrement des combinaisons parlementaires est très important ; les majorités qui en sortiront risquent d'être fluctuantes : elles seront déterminées par des solidarités de circonstances ou d'intérêt ; elles peuvent aussi transgresser le traditionnel clivage droite/gauche.

A l'heure où cette nouvelle Assemblée à géométrie variable entre en fonction, il est difficile de prédire son orientation, ses réactions. Une réalité qui rend aussitôt la tâche du président René Coty très ardue : il est en effet chargé de solliciter un candidat à la présidence du Conseil qui devra obtenir l'investiture.

Éclairage média

Par Philippe Tétart

Ce court sujet, qui rend compte, dans un premier temps, du mouvement autour de l'Assemblée, du ballet des voitures officielles et des parlementaires pénétrant dans la cour du Palais Bourbon (ici René Pleven, puis Paul Reynaud), du travail des journalistes, se clôt par un zoom sur le fronton "Assemblée Nationale". Sa composition et son rythme valorisent la renaissance de la vie parlementaire après les deux mois d'expectative qui ont suivi la dissolution du 2 décembre 1955. Le commentaire vise d'ailleurs à souligner le caractère exceptionnel de cette rentrée parlementaire : "(…) animation des grands jours puisqu'il s'agissait non d'une normale rentrée parlementaire, mais de l'installation de l'Assemblée issue des récentes élections".

L'important ayant été de marquer le retour à la normale de la vie parlementaire, les Actualités Françaises proposent ensuite au spectateur de pénétrer dans un hémicycle fourmillant, pour y vérifier, de visu, que débute bien "la troisième législature de la IVe République". Le commentaire se garde de prédire l'avenir. Logique du constat et non de l'analyse. Personne ne sait en effet comment va se comporter l'Assemblée. Tout juste peut-on remarquer que les poujadistes, fidèles à leur logique trublionne, commencent par refuser de siéger là où leurs discours devraient normalement les installer : à l'extrême droite. Au total, un reportage heureux de souligner le retour à la "normale", mais une approche prudente, légitimement attentiste.

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