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Interview de Guy Mollet (2) : la crise de Budapest

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 nov. 1956

Dans le bureau de la présidence du Conseil, à Matignon, le journaliste Pierre Sabbagh interroge Guy Mollet sur l'insurrection hongroise et sa répression par l'armée soviétique.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
12 nov. 1956
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000058

Contexte historique

Par Philippe Tétart

La mort de Staline, en mars 1953, ouvre, dans le bloc soviétique, une période de détente et de réformisme. En Hongrie, Imre Nagy, président du Conseil depuis juin 1953, met en œuvre des réformes qui libéralisent la vie publique. Mais, en 1955, un changement de gouvernement referme cette parenthèse. Dans l'opinion, la contestation monte. Elle débouche sur des manifestations, puis sur une insurrection (23-30 octobre 1956). Dès le 24, Imre Nagy revient au pouvoir. Il multiplie les décisions hostiles à l'URSS. En réponse, le 4 novembre, l'armée soviétique envahit la Hongrie. En une semaine, l'Armée rouge écrase dans le sang l'insurrection démocratique. S'ouvre alors une ère de normalisation et de répression : le rideau de fer retombe sur la Hongrie.

En France, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et dans le souvenir de la lutte pour la démocratie, l'action de l'URSS est condamnée, à droite comme à gauche (sauf au PCF). Le "coup de Budapest" déclenche une vive émotion de l'opinion et une flambée anticommuniste. Des manifestations violentes très hostiles au PCF éclatent dans la nuit du 7 au 8 novembre. Tandis que certains militants cégétistes et communistes déchirent leur carte en signe de protestation, la France s'organise pour porter secours à ceux des 200 000 réfugiés hongrois qui ont choisi l'hexagone comme terre d'asile.

Éclairage média

Par Philippe Tétart

Au milieu des années 1950, les hommes politiques comprennent que la télévision est essentielle pour leur image et la présentation de leurs orientations politiques. Selon cette logique, Guy Mollet reçoit la RTF pour évoquer l'actualité en répondant au journaliste Pierre Sabbagh. Les gros plans sur le président du Conseil soulignent la gravité de ses propos sur la Hongrie. Il souligne son indignation face à l'écrasement du soulèvement hongrois en fixant à dessein à plusieurs reprises la caméra. C'est une nouveauté, du moins dans un dispositif ne s'apparentant pas à une déclaration officielle télévisée [Carole Lécuyer, "Documents d'actualité 1956" in Ageron Françoise, Lévy Marie-Françoise (dir.), Voir et savoir. Images du temps présent à la télévision, INA, 1997]. Guy Mollet parle ainsi directement aux Français, pour faire passer un message fort : la condamnation de la politique soviétique en Hongrie et le soutien au peuple hongrois.

Ce message aura d'autant plus d'écho que la RTF a largement couvert les événements hongrois - comme le rappellent d'ailleurs les deux interlocuteurs - et a ainsi permis aux téléspectateurs d'être bien informés avant de prendre connaissance du point de vue du président du Conseil.

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