Le référendum du 28 septembre 1958

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 oct. 1958 | Date d'évènement : 28 sept. 1958

Adopté par le Conseil des ministres le 3 septembre 1958, le projet constitutionnel présenté par de Gaulle à la nation le 4 septembre est soumis par référendum à l'approbation des Français.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
28 sept. 1958
Date de diffusion du média :
01 oct. 1958
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000071

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

La campagne qui s'ouvre au lendemain de la cérémonie du 4 septembre laisse peu de doute quant à la victoire du "oui". Les sondages montrent en effet que l'antiparlementarisme - et son corollaire, le goût d'un pouvoir fort -, la confiance dans le général de Gaulle, la crainte d'une guerre civile ainsi que la peur d'une dictature de gauche pèsent en faveur du "oui". A l'exception du parti communiste, tous les grands partis préconisent le "oui". A gauche, Guy Mollet parvient à réunir une majorité favorable au "oui", malgré l'opposition de la gauche de la SFIO qui fait sécession derrière Daniel Mayer.

Face à la marée des partisans du "oui", les tenants du "non" font pâle figure. Aux côtés du Parti communiste qui se présente depuis mai 1958 comme l'adversaire principal et irréconciliable d'un régime qui "ouvre la voie au fascisme", le "non" est préconisé par un cartel créé pour la circonstance, l'Union des forces démocratiques, qui se présente comme un rassemblement d'hommes de gauche en rupture des partis traditionnels. On y trouve des radicaux qui ont suivi Mendès France, la gauche de l'UDSR (Union démocratique et socialiste de la Résistance) derrière François Mitterrand, les catholiques de gauche de la Jeune République, l'Union de la gauche socialiste, récemment créée autour des rédacteurs de l'hebdomadaire France-Observateur.

Au final, c'est un triomphe des partisans de la Ve République. La Constitution est adoptée par près de 80% des suffrages exprimés et le général de Gaulle est plébiscité. "Le 28 septembre, la République est juridiquement fondée, et dans des conditions d'approbation populaire qui rendent désormais vaines les accusations sur le "péché originel" du 13 mai", écrit Serge Bernstein [La France de l'expansion, Vol.1, Seuil, Coll. Points, 1989].

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Une élection dont le résultat est connu d'avance : c'est ce que suggèrent les gros plans sur les affiches appelant à voter "oui", en France comme outre-mer. Marginal, le camp du "non" est tenu à l'écart ; seul son représentant le plus emblématique, Mendès France, apparaît à l'écran. Au traditionnel portrait de la France qui vote (file d'attente avec mutilés et infirmes, femmes votant dans un bureau) succède le non moins traditionnel défilé devant l'isoloir des personnalités politiques dans leur fief respectif et des vedettes (Fernandel, Montand).

A l'exception de Mendès France, les personnalités choisies appartiennent toutes à la majorité : le président René Coty, le ministre de l'Information Jacques Soustelle, le général de Gaulle. La France d'Outre-mer n'est pas oubliée, qui doit se prononcer sur le projet d'une Communauté française.

A noter : en Algérie, le référendum de septembre 1958 fut ouvert pour la première fois par de Gaulle aux hommes et aux femmes "des diverses communautés", "dans une complète égalité".

Lieux

Thèmes

Sur le même thème