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La campagne du référendum du 28 octobre 1962 : intervention de J. Chaban-Delmas

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 oct. 1962

En octobre 1962, dans le cadre de la campagne télévisuelle officielle pour le référendum du 28 octobre, Jacques Chaban-Delmas intervient à la télévision. Il se prononce en faveur de la réforme constitutionnelle.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
22 oct. 1962
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000093

Contexte historique

Par Philippe Tétart

Le 12 septembre 1962, de Gaulle annonce une révision constitutionnelle (l'élection au suffrage universel direct du président de la République) qu'il entend soumettre au verdict des urnes, le 28 octobre. Tous les partis sauf l'UNR gaulliste sont farouchement hostiles à ce projet, qui donne la prépondérance au chef de l'État dans les institutions. Tradition républicaine oblige, les partis défendent la prééminence du législatif (le parlement) sur l'exécutif (la présidence). A l'instar des déclarations de Jacques Chaban-Delmas lors de la campagne télévisée, seule l'UNR défend l'idée que cette réforme est porteuse d'avenir. Elle doit permettre d'éviter les dysfonctionnements et les paralysies de la République parlementaire. Ce point de vue puise sa légitimité dans le souvenir prégnant d'une IVe République au cours de la laquelle prévalaient d'éphémères majorités à l'italienne, empêchant l'établissement de projets politiques à long terme, soutenus par des majorités claires, solides, durables.

Le 28 octobre le "oui" l'emporte par 61%. La victoire est bien moins nette que lors des rendez-vous référendaires précédents (trois depuis 1958). Mais elle permet au Général, avec le succès gaulliste aux législatives des 18 et 25 novembre, d'assurer la consolidation de "son" régime. "De Gaulle a tenté et gagné son nouveau pari" et "parachève sa victoire sur les forces politiques traditionnelles", ce qui lui laisse désormais le loisir de poursuivre ses "grands desseins".[Jean-Pierre Rioux, De Gaulle. La France à vif, Liana Levi, 2000, p.129].

Éclairage média

Par Philippe Tétart

La campagne télévisée, organisée pour le référendum du 28 octobre est un tournant dans l'histoire de la présence du politique à la télévision. Avec une forte croissance du parc télévisuel (13% de foyers sont équipés en 1960, plus de 45% dès 1965) et l'augmentation de l'audience, les homme politiques prennent conscience de l'importance de la télévision pour leur communication.

Du coup, "à partir de 1962, la veillée d'arme électorale devient particulièrement intense à la télévision" et elle est marquée par l'affirmation symbolique de l'égalité de parole (horloge). Il s'agit alors pour les leaders politiques d'apprivoiser l'étrange lucarne. Certains, plus habitués au contact direct ou à la radio, font des prestations maladroites et peu convaincantes. D'autres, comme Jacques Chaban-Delmas, homme politique montant qui va briguer avec succès le poste de président de l'Assemblée nationale, se montrent à l'aise avec la caméra. Il sait capter l'attention du téléspectateur (et des téléspectatrices, ainsi qu'en témoigne son adresse aux femmes) dans un décor neutre, où seul le discours et la prestance (regard, gestuelle appuyant le propos, naturel du discours) sont en mesure de catalyser cette attention.[Jérôme Bourdon, Histoire de la télévision sous De Gaulle, INA-Anthropos, 1990, p. 22].

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