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Conseil interministériel à l'Elysée en mai 1968

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 mai 1968

Une réunion interministérielle à l'Elysée organise la reprise en main contre la "chienlit".

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
19 mai 1968
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000108

Contexte historique

Par Jean-Claude Lescure

Le général de Gaulle rentre de Roumaine le 18 mai, après 4 jours d'absence : par ce voyage, effectué alors que la situation intérieure française se détériore, le chef de l'Etat entend signifier qu'il contrôle la situation et qu'elle ne présente aucun risque. Mais l'opinion publique interprète cette absence différemment : le pouvoir semble loin de la population, il ne comprend pas ce qui se passe, voire n'a pas les moyens d'influencer le cours des événements.

La réunion entre le président de la République et les ministres directement concernés par la crise (Pierre Messmer, ministre des Armées, Christian Fouchet, ministre de l'Intérieur, et Georges Gorse, ministre de l'Information) vise à rassurer les Français : le pouvoir est toujours tenu en mains, les autorités légales agissent pour maintenir l'ordre. "La réforme oui, la chienlit non", la petite phrase est lâchée sur le perron du Palais de l'Elysée pour banaliser la décision politique qui annonce une reprise en mains.

Éclairage média

Par Jean-Claude Lescure

De facture très traditionnelle, le reportage consacré à la sortie de l'Elysée, est un moment ordinaire de la vie politique, répété chaque mercredi lors du Conseil des ministres. Quelques différences néanmoins se font jour, mais elles tiennent moins au reportage lui-même qu'à la communication politique des ministres. Normalement, à la fin d'un Conseil des ministres ordinaire, tous les ministres sortent ensemble sur le perron de l'Elysée. Ce n'est pas le cas ici : les deux ministres chargés du maintien de l'ordre, le ministre des Armées et le ministre de l'Intérieur précèdent les autres et restent silencieux, tout comme le ministre de l'Information, dont le nom n'est même pas prononcé par le journaliste qui commente, signe d'une moindre déférence à l'endroit d'un ministère qui contrôle normalement l'information télévisée.

Seul le Premier ministre prend la parole, rapidement, presque de façon anodine, pour citer une seule phrase du président de la République. Cette mise en scène vise à montrer que le pouvoir institutionnel légitime continue de fonctionner dans des conditions normales, et qu'il n'est pas troublé par les manifestations quotidiennes.

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