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Meeting de Gaston Defferre et Pierre Mendés France au Palais de la Mutualité en 1969

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 30 mai 1969

Meeting de campagne présidentielle de 1969 du candidat socialiste Gaston Defferre et de Pierre Mendès France au Palais de la Mutualité à Paris.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
30 mai 1969
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000118

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

La gauche part dans la bataille en ordre dispersé. Depuis 1965, elle possède bien un "candidat unique" en la personne de François Mitterrand mais, depuis 1968, les chances de l'unité ont beaucoup reculé. La dissolution de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), l'isolement du Parti communiste à la suite de l'invasion de la Tchécoslovaquie, le glissement du PSU vers des positions gauchistes sont autant d'obstacles à la désignation d'un candidat commun.

La SFIO réunie en congrès à Alfortville investit Gaston Defferre comme candidat socialiste à la présidence. Mais la Convention des institutions républicaines et l'UGCS (Union des groupes et clubs socialistes, de Jean Poperen) qui tiennent de leur côté un autre congrès à Saint-Gratien, refusent d'entériner ce choix. Le Député-maire de Marseille fait savoir qu'en cas de victoire, il prendra Pierre Mendès France comme Premier ministre. Au soir du premier tour, c'est un coup de tonnerre : Gaston Defferre n'obtient que 5,1% des voix. "La politique c'est comme la mer, un jour on gagne, un jour on perd, aujourd'hui je perds. Voilà, j'en prends la responsabilité"; déclare-t-il depuis sa permanence aux journalistes. En 1971, il sera cependant réélu confortablement maire de Marseille.

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Dans ce meeting de campagne, les deux hommes se sont bien répartis les rôles. PMF se livre dans un premier temps à une attaque en règle du pouvoir en place, qu'il compare à une oligarchie ("régime de classe faisant une politique de classe au profit d'une catégorie bien claire d'individus"). Mendès France veut montrer que la gauche représente les intérêts du peuple contre les nantis : "Est-ce que le peuple veut que ça dure ?"

Puis vient le tour de Defferre, qui s'attache à pointer les différences entre la gauche et la droite : "Notre action aura un caractère différent de celle des gouvernements au pouvoir depuis une dizaine d'années". Le discours de Defferre prend des accents populistes quand il dénonce "ces messieurs", "un clan qui s'est emparé de l'Etat". La droite est décrite en des termes qui rappellent la critique de la noblesse par le Tiers Etat : elle a pour seule ambition de maintenir ses privilèges que sont "les palais, les voitures à cocarde, les motards" et "d'occuper" le pouvoir le plus longtemps possible. Face à l'égoïsme de ces "messieurs", cramponnés à leurs privilèges d'un autre temps, la gauche socialiste porte un projet politique généreux, celui de transformer la société, dit en substance Defferre.

Reste que ce discours très offensif est porté par un homme qui ne brille pas par son éloquence. Si PMF a, comme dira son biographe Jean Lacouture, "le don de la clarté et de la conviction", Gaston Defferre, parle d'une voix monocorde, "marmonnant" plutôt que déclamant. Le montage du meeting est simple, faisant alterner les plans des orateurs et les réactions de la salle.

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