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Meeting d'Arlette Laguiller en 1974

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 mai 1974

Au cours d'un meeting de campagne, Arlette Laguiller, candidate trotskyste à l'élection présidentielle de 1974, évoque le statut de la femme et critique les grands partis de gauche.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
02 mai 1974
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000131

Contexte historique

Par Philippe Tétart

Début 1974, les Français font plus ample connaissance avec une nouvelle venue de la vie politique française : Arlette Laguiller. En 1973, elle a fait ses premières armes sur la scène politique comme porte-parole des 173 candidats du parti trotskiste Lutte Ouvrière pour les législatives. En 1974, elle est la principale figure de la grève qui, en mars-avril, bloque une partie du secteur bancaire (elle travaille au Crédit Lyonnais).

En 1974, à trente-quatre ans, celle qui vient de publier Moi, une militante (Stock, 1973), se lance dans la première de ses cinq campagnes présidentielles. Elle est la première femme à briguer la présidence de la République. Au cours de sa campagne, son style, direct et combatif, rompt avec "les propos euphémisés" des autres candidats. Témoignant de son propre parcours de "travailleuse" et de femme, mettant en avant un ouvriérisme souvent misérabiliste qu'elle oppose aux promesses électoralistes non tenues des grands partis de gauche, elle réussit une percée notable.

Avec 2,33% des suffrages au premier tour, elle double en effet le score obtenu par LO aux législatives 1973. En arrivant en cinquième position des candidats, elle crée ainsi la surprise de ce premier tour.[Marc Lazar, "Arlette Laguiller", in Sirinelli Jean-François (dir.), Dictionnaire historique de la vie politique française, PUF, 1995, pp.558-559.]

Éclairage média

Par Philippe Tétart

En 1973, lors de la diffusion d'un autoportrait réalisé par la télévision, les téléspectateurs français découvrent une "femme entièrement dévouée à la révolution et au communisme". En 1974, son portrait se précise. Aux antipodes du travail sur leur image auquel les ténors politiques, conscients de l'importance grandissante de la communication médiatique, s'astreignent de plus en plus lorsqu'ils s'expriment en public, devant les caméras ou les micros, Arlette Laguillier développe une rhétorique directe et "généreuse" (qui colorera aussi ses interventions de la campagne télévisée officielle).

Sans faux-semblants et prenant la parole après un spectacle de danse africaine des plus inhabituels dans une campagne politique, elle expose les deux principaux moteurs de sa démarche politique : l'indignation et la lutte contre une gauche des grands partis, selon elle pervertis par l'électoralisme.

La télévision présente donc avant tout la tribunitienne, en insistant sur son statut de femme, ce dont témoigne le choix d'un discours au cours duquel elle évoque la question, d'actualité, du droit à l'avortement.

Bibliographie :

Marc Lazar, "Arlette Laguiller", in Sirinelli Jean-François (dir.), Dictionnaire historique de la vie politique française, PUF, 1995, pp.558-559

Agnès Chauveau, "L'homme politique et la télévision : l'influence des conseillers en communication", Vingtième Siècle, oct-dec 2003, n°80.

Jérôme Bourdon, Haute Fidélité. Pouvoir et télévision, 1935-1994, Le Seuil, 1994, p. 165.

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