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Discours de Michel Rocard à l'Assemblée nationale en juin 1988

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 juin 1988

Le mercredi 29 juin, au lendemain de la formation de son deuxième gouvernement, Michel Rocard prononce devant l'Assemblée nationale le traditionnel discours de politique générale.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
29 juin 1988
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000157

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

La logique politique de la nomination de Michel Rocard au poste de Premier ministre répond à la volonté d'ouverture et de réconciliation de François Mitterrand. "Le choix de Rocard ne s'imposait pas du tout", confie ce dernier à Pierre Favier et Michel Martin-Roland en 1994. "Dans mon esprit, d'autres noms venaient avant sur le plan de la capacité à gouverner. Ainsi aurais-je très bien pu faire appel à Pierre Bérégovoy. Mais Rocard était celui qui correspondait le mieux à la situation politique du moment (…) Je voulais aussi écluser cette situation de conflit permanent entre nous".

Michel Rocard apparaît en effet comme le mieux placé pour réaliser "l'ouverture" - l'antienne politique du moment -, c'est-à-dire la nécessité d'un rapprochement entre les centristes et les socialistes, puisque, dans l'immédiat, le président de la République réélu ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée. La nomination de Michel Rocard s'explique aussi par sa popularité. Les sondages le placent largement en tête des premiers ministrables et, une fois de plus, c'est en fait l'opinion publique qui choisit le Premier ministre. [La décennie Mitterrand, tome 3, Le Seuil, 1996].

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Le "sujet" de FR3 présente peu de différences avec celui que l'on connaît aujourd'hui. En studio, la présentatrice "lance" le sujet, la journaliste "commente" les images, couvrant de sa voix une partie du discours du Premier ministre. De cet exercice obligé, le discours de politique générale, la presse retient surtout l'intérêt manifesté par le Premier ministre pour la "réalité quotidienne" de ses concitoyens. La journaliste évoque ainsi les propos du Premier ministre qui a parlé de "repeindre les boites aux lettres et les cages d'escaliers".

Rocard surprend par son "parler vrai" qui contraste avec les envolées lyriques de Pierre Mauroy en 1981 et le ton mesuré de Fabius en 1984 : c'est le "style Rocard", le "ton Rocard". Le Premier ministre va jusqu'à prendre des accents de Martin Luther King : "Je rêve d'un pays où l'on se parle à nouveau, je rêve de villes où les tensions sont moindres (...)". "Accueilli sur certains bancs par des ricanements ou de la commisération, ce discours est prémonitoire", jugent Pierre Favier et Michel Martin-Roland. "Il prend la mesure d'un mal, celui des banlieues, qui peu à peu s'imposera à tout discours politique de droite ou de gauche". Le deuxième sujet, plus technique, présente les principales mesures sociales envisagées par le gouvernement Rocard, notamment le RMI et l'impôt de solidarité sur la fortune.

A 58 ans, le chantre de l'innovation sociale, chef de file de la "deuxième gauche", dont la vision économique s'est imposée dans les rangs socialistes, va pouvoir faire ses preuves. [La décennie Mitterran d, tome 3, Le Seuil, 1996].

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