La conférence de Yalta

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 févr. 1945 | Date d'évènement : 04 févr. 1945

Roosevelt, Staline, Churchill se retrouvent à Yalta en Crimée du 4 au 11 février 1945 pour préparer en commun l'après-guerre après la défaite de l'Allemagne

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
04 févr. 1945
Date de diffusion du média :
23 févr. 1945
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000169

Contexte historique

Par Jean-Claude Lescure

Alors que la défaite de l'Allemagne nazie est désormais certaine, les trois grandes puissances préparent l'après-guerre. Les discussions portent d'abord sur la situation militaire, Staline accepte d'ouvrir un second front contre le Japon dans les trois mois. Un deuxième sujet de négociation est constitué par le nouveau tracé des frontières en Europe. La démarcation des futures frontières polonaises est entérinée : Staline obtient qu'elles soient déplacées vers l'ouest, ce qui permet un accroissement sensible du territoire de l'URSS. Cette décision repose sur un déplacement de la frontière germano-polonaise vers l'ouest, sur les rives des fleuves Oder – Neisse ; ce qui met fin à la souveraineté allemande sur les territoires de la Prusse orientale. Les conférenciers s'accordent également sur la nécessité de démembrer l'Allemagne et de constituer trois zones d'occupation.

Staline, Roosevelt et Churchill abordent également la création d'une future organisation internationale : une conférence internationale doit s'ouvrir le 25 avril 1945 à San-Francisco pour donner naissance à l'Organisation des Nations Unies. Seuls les vainqueurs y participeront, le Japon, l'Allemagne et l'Italie en sont écartés. L'organisation d'élections dans les territoires libérés est acceptée par les trois grands : ces élections doivent permettre la construction d'états dotés de gouvernements démocratiques, mais la définition de "démocratie" n'est pas précisée, ce qui laisse possible des interprétations fort différentes. Pendant les discussions, Roosevelt évoque une présence des Etats-Unis en Europe limitée à deux ans pour ne pas mécontenter le Congrès américain. Si cette nouvelle ravit Staline, elle inquiète Churchill qui craint au terme de cette période de se retrouver seul face à "l'ours soviétique" : il insiste donc pour que la France obtienne une zone d'occupation en Allemagne et joue un rôle dans l'avenir de l'Europe. Cette demande sera finalement acceptée par Staline, à la condition que la zone française soit prélevée sur les zones d'occupation américaine et britannique.

Éclairage média

Par Jean-Claude Lescure

Le traitement médiatique de la "conférence de Crimée" est très descriptif, comme souvent pour les conférences internationales : le lieu de réunion est d'abord rapidement montré à l'image par un panoramique sur le site, et quelques plans consacrés à la demeure des Tsars laissée à l'abandon après la révolution russe, pillée par les nazis, puis rapidement remise en état pour accueillir la conférence.

Cette introduction est suivie de l'arrivée des protagonistes dont les noms sont cités à leur descente de voiture. Churchill est l'objet de toutes les attentions : il joue son rôle de chef de gouvernement avec son habituel cigare et se distingue en portant un bonnet d'astrakan de taille remarquable. L'arrivée de Staline fait l'objet d'une attention moindre, et aucune image de Roosevelt n'est alors montrée : aucun spectateur ne peut deviner la mauvaise santé de l'homme d'Etat, dont le visage est émacié, la fatigue visible aux yeux de tous les participants à la conférence, voire sa difficulté à maîtriser les dossiers diplomatiques préparés par son administration.

La presse est admise dans la salle de réunion pour réaliser des images convenues des membres des délégations présents autour de la table de négociations. Les mondanités sont évoquées par quelques plans consacrés à la fille cadette de Churchill, Sarah, venue faire du tourisme pendant les négociations.

La photo finale est l'objet de toutes les attentions, elle fera le tour du monde : les trois hommes sont assis côte à côte. Ce n'est d'ailleurs qu'à cette occasion que des images de Roosevelt sont diffusées : l'homme est filmé assis, image fréquente du chef d'Etat américain atteint dans son enfance par la poliomyélite, et enveloppé dans sa couverture. Mais le reportage reste muet sur le contenu de la conférence, rien ne filtre sur la préparation de l'après-guerre, ce qui alimentera plus tard toutes les rumeurs sur le thème erroné du partage du monde par les trois grands et la mise à l'écart de la France par ses partenaires.

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