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La libération de Nelson Mandela

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 févr. 1990

Nelson Mandela, emprisonné depuis 1964, est libéré : cet événement prélude à la fin de l'apartheid et au début de la transition démocratique en Afrique du Sud.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 févr. 1990
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000200

Contexte historique

Par Jean-Claude Lescure

Le gouvernement d'Afrique du Sud pratique la séparation de ses habitants en fonction de leur couleur de peau, c'est le régime de l'apartheid, qui sévit depuis le début du siècle et s'est renforcé après 1945. Nelson Mandela s'oppose à cette ségrégation : arrêté en 1963, il est accusé de complot contre le régime pour renverser par la violence le gouvernement de Pretoria. Lors de son procès à Rivonia, du 9 octobre 1963 au 12 juin 1964, Mandela a l'occasion de prendre la parole pendant quatre heures pour exposer sa défense : son plaidoyer lui permet d'exposer les raisons de son engagement dans l'ANC, et d'exprimer sa foi dans la construction d'une société libre et démocratique. Ce discours reçoit une publicité très large dans les médias nationaux et internationaux, ce qui n'empêche pas la condamnation de Mandela le 12 juin 1964 à la prison à perpétuité.

L'opposition au régime de l'apartheid se poursuit pourtant : dans les années 1970, dans les banlieues noires, les jeunes se mobilisent ; l'Afrique du Sud est mise au ban des nations pour sa politique raciste, et une campagne pour la libération de Mandela, le prisonnier politique le plus ancien au monde débute dans les années 1980. Surtout, la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin achèvent d'isoler le régime de Pretoria qui ne peut plus se présenter auprès des Etats-Unis comme un allié utile contre l'expansion du communisme soviétique. Le président Frederik de Klerk a besoin d'un interlocuteur pour négocier, éviter l'explosion de l'Afrique du Sud et la naissance d'une guerre civile.

L'ANC de Nelson Mandela n'apparaît plus comme le représentant du communisme, il peut être un interlocuteur valable. Le 11 février 1990, Mandela est donc libéré. Les négociations pour mettre fin à l'apartheid commencent, et les deux hommes signent en septembre 1992 un accord créant une assemblée constitutionnelle pour rédiger une nouvelle constitution et servir de gouvernement de transition. En 1993, Mandela et De Klerk obtiennent conjointement le prix Nobel de la paix.

Éclairage média

Par Jean-Claude Lescure

Le commentaire de la libération de Mandela effectué par la journaliste d'Antenne 2 apparaît surprenant : la "démarche hésitante" est ainsi expliquée par la surprise que représenterait sa libération : l'interprétation donnée par la journaliste néglige l'état physique d'un homme de plus de 70 ans incarcéré depuis 27 ans.

Elle fausse par ailleurs la réalité des faits : Nelson Mandela attend sa libération, il sait qu'il est nécessaire au pouvoir sud-africain pour permettre une sortie de l'apartheid, et il a négocié avec les autorités les conditions de sa libération : il a exigé qu'elle aie lieu dans la prison où il est détenu depuis de longues années et non pas dans la capitale sudafricaine où les autorités gouvernementales voulaient le transférer avant de le libérer pour diminuer le poids des images.

Le gouvernement n'a pas pu s'opposer à la volonté de Mandela, qui remporte ainsi une victoire médiatique considérable : la détention ne l'a pas brisé, il est l'homme de la situation, celui qui peut faire accepter des compromis aux militants radicaux de son organisation. Sa sortie est une victoire, un triomphe, et il prend un bain de foule avant de monter dans une voiture officielle escortée des forces de l'ordre.

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