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Violents incidents lors d'une manifestation antinucléaire à Creys-Malville en 1977

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 31 juil. 1977

Le 31 juillet 1977, lors d'une manifestation antinucléaire à Creys-Malville (Isère) contre la construction du surgénérateur Superphénix, de violents affrontements entre militants antinucléaires et CRS font un mort et de nombreux blessés.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
31 juil. 1977
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000432

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Face à la crise pétrolière, le choix est fait en mars 1974 de développer l'énergie nucléaire qui ne représentait en 1972 que 3% de l'énergie totale consommée en France. En février 1975, un programme décennal fixe l'objectif d'atteindre 68% des besoins français en électricité - objectif qui ne fut pas pleinement atteint puisqu'en 1985 moins de 50% de la consommation électrique était d'origine nucléaire. Mais cette volonté de développer l'énergie nucléaire et de construire des centrales suscita rapidement une forte contestation en raison de ses dangers potentiels.

Dès son annonce, 400 scientifiques mettent en cause ce programme nucléaire, tandis qu'émerge un important mouvement antinucléaire mené par des pionniers de l'écologie. Les choix d'emplacement pour la construction d'une centrale nucléaire suscitent dès lors presque systématiquement des manifestations d'hostilité. Cette contestation se focalise tout particulièrement sur la construction du surgénérateur nucléaire Superphénix sur le site de Malville, dans la commune iséroise de Creys, décidé par le gouvernement Chirac en avril 1976. Des "comités Malville" se forment, hostiles au surgénérateur qui doit utiliser du plutonium.

Une grande manifestation est organisée les 30 et 31 juillet 1977 à proximité du chantier, mobilisant des milliers de personnes contre l'implantation de la centrale. Le 31 juillet, des incidents graves mettent aux prises forces de l'ordre et certains manifestants, provoquant la mort d'un militant, victime d'une grenade offensive, et une centaine de blessés dans les deux rangs. Le Premier ministre Lionel Jospin annonce finalement en juin 1997 l'arrêt du surgénérateur Superphénix, qui, en onze années d'existence, n'a jamais pu fonctionner plus de six mois consécutifs sans incident.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage consacré à la manifestation antinucléaire qui a eu lieu le jour même à Creys-Malville frappe surtout par les images des violents incidents qui s'y sont déroulés. Une véritable bataille rangée oppose en effet manifestants et forces de l'ordre qui empêchent leur entrée dans la "zone interdite" : des manifestants jettent des pierres et des cocktails Molotov sur les CRS, et ceux-ci répliquent en leur lançant des grenades. La caméra a filmé ce qui s'apparente à des scènes de guerre : un CRS blessé gît ainsi à terre, secouru par ses camarades. Et encore ne voit-on pas ici la séquence où un manifestant a été mortellement touché par une grenade offensive.

Ces images d'une grande violence contrastent avec l'interview, en fin de sujet, de Michel Bonhomme, un des organisateurs de la manifestation, qui souligne la portée politique de ce rassemblement, significatif de l'affirmation du mouvement antinucléaire.

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