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Portrait d'un sans domicile fixe pendant l'hiver 1988

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 déc. 1988

Reportage sur un sans domicile fixe à Paris pendant une nuit d'hiver, en 1988.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 déc. 1988
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000447

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Dans les années 1980, alors que le chômage et la pauvreté connaissent une grande expansion, apparaît le "sans domicile fixe", le SDF. Cette expression qui au XIXe siècle désignait le vagabond, entre dans le langage courant avec la croissance de leur nombre à la fin du XXe siècle. Une enquête de l'Insee de 2001 estime ainsi les SDF en France à 86 500 personnes.

Les SDF sont d'abord définis par leur absence de logement, dormant dehors dans des abris de fortune ou des centres d'hébergement. Ils doivent par conséquent faire face au froid l'hiver, plusieurs dizaines mourant de la sorte chaque année. Et durant les hivers rudes, les stations de métro sont ouvertes à Paris pour les abriter. Le SAMU social de Paris est en outre créé en 1993 : chaque nuit des équipes sillonnent les rues de la capitale, allant à la rencontre des sans-abri et tentant de les diriger sur ses centres d'hébergement. Une très grande majorité des SDF sont sans travail (70% selon l'enquête de l'Insee de 2001). Mais si environ un tiers d'entre eux ont un emploi, ils sont tout de même obligés de dormir dans la rue. En 2001, un quart des SDF touchaient le RMI et un sur dix ne bénéficiaient d'aucune ressource. Les SDF sont également sans attache familiale et deux sur trois vivent seuls.

Et, alors que les vagabonds d'autrefois étaient pour la plupart des vieillards, les SDF sont souvent jeunes : en 2001, un tiers a entre 18 et 29 ans. Phénomène nouveau, une partie des SDF est formée de personnes qui étaient socialement bien intégrées, mais qui se sont retrouvées isolées suite à la suite d'une perte d'emploi, et souvent également de problèmes familiaux.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage illustre le phénomène croissant des SDF en s'intéressant à l'un d'entre eux, prénommé Bernard. A travers la description de son cas, il s'agit de présenter la vie des SDF. Une caméra le suit un soir d'hiver froid à Paris, tandis que la journaliste retrace la trajectoire qui l'a conduit à se retrouver à la rue. On le voit ainsi recevoir une soupe chaude et du pain distribués par l'Armée du Salut, et chercher dans des cartons de quoi manger ou se vêtir. Par ailleurs, se confiant devant la caméra, il raconte lui-même sa vie et décrit le cercle vicieux dans lequel sont enfermés les sans-abri : sans logement il est difficile de trouver un travail et inversement. Il est également filmé dans une station de métro où il passe la plus grande partie de son temps jusqu'au moment où, comme l'illustre l'image de la fermeture des grilles du métro à une heure du matin, il est renvoyé à sa condition de sans abri, livré à la rue.

Son témoignage apparaît particulièrement poignant à la toute fin du reportage quand, couché dans un abri de fortune, il décrit sa solitude et son exclusion : "On ne fait plus partie de la société, on nous évite". Le montage de ce reportage s'emploie ainsi à susciter l'émotion et à faire prendre conscience de la situation dramatique des SDF, rôle que remplit chaque année ce genre de sujet au moment des premiers froids.

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