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François Truffaut parle de la Nouvelle Vague

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 déc. 1980

François Truffaut donne sa définition de la Nouvelle Vague, qui est un mouvement cinématographique lié à une époque dont l'éclatement ultérieur est selon lui totalement "logique".

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
18 déc. 1980
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000505

Contexte historique

Par Carole Robert

François Truffaut fait partie de la jeune génération de cinéastes connus sous le terme de Nouvelle Vague. Issus de la critique et cinéphiles érudits, ces jeunes réalisateurs, nés dans les années trente (Resnais, Godard, Vadim, Rohmer, Chabrol, Rivette...) s'opposent à leurs aînés "classiques" en insistant sur les spécificités du langage cinématographique, qu'ils séparent du scénario ou de l'écriture. En 1954, François Truffaut, âgé de 22 ans, publie ainsi dans Les Cahiers du cinéma, revue dirigée par André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, une attaque virulente contre le cinéma classique qui met en cause Autant-Lara, Delannoy, Duvivier, Carné, Clouzot, Clair, Clément, Allégret, Christian-Jaque, Decoin, Daquin etc... Tout le monde y passe à l'exception de six ou sept cinéastes qu'il juge à part : Tati, Renoir, Beckett, Bresson, Cocteau, Guitry, Ophuls et Astruc. Plus tard, Truffaut présentera ses excuses à certains réalisateurs de sa liste noire comme Carné, Clouzot ou Clair.

La Nouvelle Vague s'empare des caméras légères, des pellicules sensibles et du son synchrone, délaisse le studio pour tournages en extérieur (un tiers des productions en 1960), engage des acteurs débutants et réalise en quelques mois plusieurs oeuvres marquantes : Le Beau Serge de Chabrol, Les 400 coups de Truffaut, A bout de souffle de Godard. L'accueil critique et public est excellent. De plus, les nouvelles techniques et caméras permettent des tournages beaucoup plus rapides et moins onéreux (40 millions de francs pour un film de la Nouvelle Vague, 90 millions prix moyen d'un film en France). La Nouvelle Vague, qui commence au milieu des années 1950, s'essouffle au milieu des années 1960, les réalisateurs poursuivant ensuite leurs carrières individuellement. Toutefois, le label "Nouvelle Vague" s'étend ensuite à tout ce qui s'apparente à du cinéma d'auteur à l'exception des grands solitaires (Bresson, Tati, Demy, Mocky...), mais c'est Truffaut surnommé parfois "le jeune homme en colère" qui incarne ce nouveau cinéma français : La mariée était en noir, Fahrenheit, la série des Antoine Doinel : Baisers volé s et Domicile conjugal.

C'est à la fin des années 1950 que commence le clivage entre cinéma commercial et cinéma d'auteur. Dans les années 1970, chaque réalisateur poursuit sa voie. Godard se lance par exemple dans un cinéma militant hors des circuits commerciaux, Truffaut, Resnais, Chabrol poursuivent leur carrière.

Éclairage média

Par Carole Robert

Anne Sinclair, journaliste politique et vedette de l'information à la télévision, anime le débat et interroge François Truffaut sur la Nouvelle Vague. Elle s'initie à l'exercice de l'interview sur l'émission "L'Invité du Jeudi", sur France 2 (1978-1982). Elle développe ici son originalité dans l'art de l'interview à la fois sans complaisance et sans agressivité : on le voit dès sa première question lorsqu'elle n'hésite pas à rappeler au cinéaste à propos des ex-réalisateurs de la Nouvelle Vague : "vous vous étripez un peu par voie de presse" tout en restant souriante et charmante. Ses questions directes sont bien loin des interview habituels réservées aux personnalités du cinéma.

Il s'agit là d'une émission à contenu, qui veut analyser les phénomènes cinématographiques en posant des questions précises témoignant de sa connaissance préalable du sujet loin de toute superficialité. La scénographie est conforme à l'esprit sérieux et calme du débat, formellement plus proche de l'entretien politique. Le design est d'une sobriété remarquable, où domine un fond noir, assorti au costume de l'animatrice vedette, dont le pull-over rouge est mis en valeur. L'absence d'ornements superflus du décor (seulement des canapés d'angle blancs) correspond à la conception même du débat au cours duquel Anne Sinclair veut aller à l'essentiel, sans fioritures. La réalisation audiovisuelle est également sobre. Il n'y a en effet aucun mouvement de caméra. Le cadre est fixe avec une amorce sur Anne Sinclair qui écoute François Truffaut ou l'inverse, et un plan large en plongée sur l'ensemble du plateau.

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