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André Courrèges et la haute-couture futuriste

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 janv. 1970

Dans son atelier, André Courrèges travaille avec son assistante et des mannequins à sa collection d'été.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 janv. 1970
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000540

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Au cours des années 60, la nouvelle génération de couturiers ne recherche plus un impossible compromis entre haute couture et confection, mais a pour ambition de marier culture de la mode et industrie du vêtement. Pierre Cardin ou André Courrèges, formés dans les ateliers de la génération précédente, sont désireux de promouvoir une mode moins classique, destinée à une clientèle plus jeune.

Courrèges, notamment, tente d'utiliser les nouvelles technologies pour supprimer totalement ou partiellement le cousu main et pour diminuer le nombre des essayages. Ingénieur de formation, Courrèges (né à Pau en 1923) fonde sa maison en 1961. En 1965, sa collection apparaît comme une révolution : il y propose des minijupes et des minirobes, inspirées directement de la mode lancée en Grande-Bretagne par Mary Quant quelques années auparavant. A l'heure où la bande dessinée et le dessin animé familiarisent le public avec les héros de science-fiction, Courrèges utilise des matériaux synthétiques pour dessiner des vêtements au style futuriste, à la coupe très épurée, sans plis ni pinces, et d'un entretien extrêmement facile. La fascination de Courrèges pour la conquête spatiale se traduit dans les bottes et chapeaux en forme de petits casques qu'il conçoit, s'inspirant directement des tenues des cosmonautes. Cela contribue à l'image de la femme sportive et active qui s'impose alors dans l'imaginaire social.

En écho avec la révolution sexuelle initiée par les contestations de 68, les robes se font de plus en plus courtes et de plus en plus ouvertes, sont portées sans sous-vêtements et moulent le corps de la femme. Tandis que les jambes gainées de collants qui accompagnent la tenue focalisent les regards masculins, les vêtements deviennent plus voyants et sexy. Toujours fidèle à son style, Courrèges reste imperméable au long des années à toutes les nouvelles tendances, que ce soit celle de la déstructuration du vêtement portées par les couturiers japonais ou celle des réminiscences baroques et exotiques de Christian Lacroix et Jean-Paul Gaultier.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Entouré exclusivement de femmes, André Courrèges est filmé au cours de son travail avec les mannequins, silencieuses tout du long et réduites à l'état d'objet. La mobilité de la caméra et le rythme rapide du montage rendent compte de l'agitation du couturier au moment de la préparation de sa nouvelle collection. Cette réalisation très énergique est l'une des caractéristiques de la télévision post-1968 qui, caméra à l'épaule, veut être en phase avec l'effervescence du réel. Influencée par le cinéma de la Nouvelle Vague notamment, celle-ci a abandonné les formes empruntées à l'entretien radiophonique pour inventer son propre style. Le reportage devient le genre roi. Cela entre ici en résonance avec la modernité promue par Courrèges lui-même.

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