Des tournages dans les studios de cinéma d'Ile-de-France

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 mai 1952

Le reportage fait le tour des studios d'Ile-de-France pour montrer la vitalité du cinéma français au début des années 1950.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
01 mai 1952
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000553

Contexte historique

Par Carole Robert

Au début des années 1950, la majeure partie des réalisateurs continue à tourner en studio, dans la lignée des créations réalistes poétiques des années 1930 : le réel est reconstruit et interprété dans les studios par des grands décorateurs, comme Lazare Meerson et Alexandre Trauner. Le scénario et les dialogues sont à l'honneur. L'image cinématographique de Paris qu'ils reconstituent dans les films fait partie de la mémoire collective et restera familière pour des générations de Français.

Pensons aux décors parisiens des films des cinéastes René Clair (Sous les toits de Paris, Quatorze Juillet, Belles de Nuit, Porte des Lilas ) ou de Marcel Carné (Quai des Brumes, Les Enfants du Paradis ) par exemple. Les réalisateurs américains viennent parfois tourner en studios à Paris faisant appel aux décorateurs français. Le cinéma de studio est très coûteux et il sera remis en cause à la fin des années 1950 par les cinéastes de la Nouvelle Vague, adeptes du milieu extérieur. Jusqu'à aujourd'hui, les tournages en studio se poursuivent évidemment malgré la découverte des avantages du plein air. Bien souvent, les réalisateurs tournent une partie des scènes en studio et d'autres en plein air : en 1983, Tchao Pantin de Claude Berri est filmé à Belleville en extérieur et dans des studios improvisés en banlieue, en 1985, Subway de Luc Besson, mêle également les extérieurs réels du métro et des intérieurs construits en studio.

Boulogne est un grand centre de tournage en studio. Et c'est à Nice que se trouve l'autre centre connu de studios : les studio Riviera (autrefois de la Victorine) qui existent depuis 1919 et dans lesquels François Truffaut tourne La Nuit américaine en 1973. En 2003, ce sont ces mêmes studios Riviera qui servent de cadre au tournage de l'émission de télévision "Nice People"... Quant aux studios de Boulogne, ils servent également de cadres aux tournages d'émissions de télévision. En effet, la Société française de production (SFP) née en 1975 et privatisée en 2001 - 18 plateaux de 150 à 1100 mètres carrés et un décor extérieur de 1500 mètres carrés - est installée dans les studios de banlieue parisienne (Saint Ouen, Bry-sur-Marne, Boulogne-Billancourt).

Éclairage média

Par Carole Robert

L'objectif de ce reportage est de montrer la vitalité du cinéma français grâce à des exemples de tournages de réalisateurs français classiques, dont la renommée est déjà grande depuis les années trente. Le récit est ponctué d'affirmations comme "le cinéma français ne perd pas son temps", "excellent cinéma", ou encore "cinéma français pas mort". Le commentaire veut toucher le public dont il se rapproche en évoquant "notre Caroline chérie" ou encore la "ravissante Gina Lollobrigida".

Le panorama vertical sur le tournage du film de René Clair et la vue en plongée sur le tournage de Christian Jacques permettent au public de voir les coulisses d'un film, l'aspect technique, le matériel, les caméras, les perches de son et toute l'équipe. Il peut ainsi mesurer le nombre de personnes qui travaillent autour des comédiens - cadreurs, photographes, scriptes, décorateurs, assistants réalisateurs, costumiers et techniciens variés. Ce genre de reportages sera repris par la télévision dans un soucis de rapprochement avec le téléspectateur.

Il s'agit d'une part d'insister sur la difficulté de ce travail, qui paraît mystérieux et prestigieux pour le téléspectateur : les vedettes doivent rester mystérieuses. Jean Gabin, Michèle Morgan et Jean Delannoy sont par exemple extrêmement concentrés et sérieux au point de ne pas voir la caméra, semble-t-il ! D'autre part, un tel reportage donne l'impression de se rapprocher des stars que l'on voit en train de se préparer dans des plans plus serrés : Gérard Philipe en garagiste, Gina Lollobrigida en danseuse. Mais le travail n'est pas interrompu pour des interviews comme cela sera le cas quelques années plus tard avec le développement des reportages sur le terrain pour la télévision qui n'hésitera pas à interviewer des comédiens ou des réalisateurs au cours d'un tournage, pendant les pauses. Ce genre d'intervention sera d'ailleurs mal vécu par certains réalisateurs qui chercheront à protéger les tournages de l'assaut des caméras de télévision (Jacques Tati, Clouzot...)

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