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Inauguration du Théâtre de l'Odéon par André Malraux et Charles de Gaulle

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 31 oct. 1959

Charles de Gaulle et André Malraux viennent assister à la première de Tête d'or de Paul Claudel pour l'inauguration du Théâtre de l'Odéon.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
31 oct. 1959
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000558

Contexte historique

Par Vincent Casanova

André Malraux devient en janvier 1959 le premier ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles et il demeure dans ses fonctions jusqu'au départ du général de Gaulle en 1969. L'homme qui prend ses fonctions est un homme aux vies antérieures nombreuses : écrivain, Malraux est lu dans le monde entier comme le romancier des grandes épopées révolutionnaires auxquelles l'homme d'action qu'il est aussi a parfois participé (L'Espoir, La Condition humaine ); ancien colonel des Brigades internationales pendant la guerre d'Espagne et combattant de la Résistance, Malraux vit l'après-guerre auprès de Charles de Gaulle dont il devient le chantre avant et après l'arrivée au pouvoir de celui-ci en 1958.

La création d'un ministère indépendant voué à la "Culture" formalise l'émergence progressive de la notion de "politique culturelle" et rompt avec la modeste politique des Beaux-Arts menée jusque-là. Pourtant le ministère n'est doté que de médiocres moyens financiers. Entre 1959 et 1969, le budget de la Culture oscille entre 0,38 % et 0,42 % du budget de l'Etat. De plus, l'incurie administrative du ministre lui-même et le peu de légitimité de ce ministère récent auprès des autres grands postes de l'Etat en restreignent encore la marge de manoeuvre.

Si le fonctionnement de ce nouveau ministère est relativement atypique, les missions que lui assigne Malraux ne le sont pas : il s'agit pour l'Etat de "rendre accessible les oeuvres capitales de l'humanité et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français : assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et favoriser la création des oeuvres de l'art et de l'esprit qui l'enrichissent".

C'est dans cet esprit qu'André Malraux abrite à l'Odéon le "Théâtre de France", la compagnie dirigée par Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault. Le genéral de Gaulle préside l'inauguration en 1959 avec la représentation de Tête d'or de Claudel, sur une musique de Pierre Boulez et des décors d'André Masson. La compagnie Renaud-Barrault, fondée en 1948, accède ainsi à la reconnaissance officielle et institutionnelle. Ce spectacle symbolise la volonté de promouvoir les grands auteurs modernes. Outre Claudel, Barrault met à l'affiche les oeuvres de Ionesco (Rhinocéros en 60), Beckett (Oh les beaux jours en 63) et Genet (Les Paravents en 66). En 1965, Malraux inaugure le plafond d'André Masson, évocation flamboyante de figures mythiques empruntées à Eschyle, Aristophane, Shakespeare.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Dès ses origines, la télévision transmet une grande part du répertoire français et étranger, érigeant le théâtre comme source importante de programme. Une centaine d'oeuvres environs, réalisées en direct, sont proposées chaque année, au rythme de deux soirées hebdomadaires. Les classiques dominent mais le théâtre de boulevard est présent. Mais ici cette dimension culturelle se double et est dominée par le sens politique que revêt la représentation de Tête d'or de Paul Claudel.

Pierre Tchernia commente en direct l'arrivé du Général de Gaulle, exactement comme il commente toute cérémonie officielle insistant sur la solennité de l'événement (les gardes républicains en culotte blanche). L'événement ne semble pas tant être ce qui va se dérouler sur scène mais ce qui se passe dans la salle. Tchernia se promène ainsi avant le début du spectacle pour aller s'entretenir avec le "public brillant", soit un public constitué d'officiels. Tchernia se fait ici l'intercesseur entre celui-ci et les téléspectateurs. Les inserts sur les documents rappelant le souvenir du metteur en scène Jacques Copeau contribuent aussi à inscrire cette cérémonie dans une histoire glorieuse, Copeau étant le fondateur du théâtre du Vieux-Colombier (1913), où il contribua à rénover une scène française embaumée dans le théâtre de boulevard. Il préfigura de plus la décentralisation en créant à Pernand-Vergelesses, en Bourgogne, un groupement de jeunes comédiens, les copiaus.

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