vidéo - 

Les dix ans de la pyramide du Louvre

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 avr. 1999

Le reportage est un éloge de la pyramide du Louvre qui fête ses dix ans en compagnie de son architecte et des nombreux touristes qui viennent se faire photographier devant la rivale de la tour Eiffel.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 3

    L’art in situ

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique

    L’oeuvre et le paysage

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
09 avr. 1999
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000576

Contexte historique

Par Carole Robert

Il faut plus de vingt ans pour finir le chantier du Grand Louvre, qui provoque quelques polémiques, mais est approuvé par la majorité des Français : 80 % d'entre eux donnent leur approbation aux grands chantiers menés depuis dix ans en 1992. Les grandes réalisation parisiennes, comme la pyramide du Louvre, relèvent de plusieurs enjeux français : elles témoignent en premier lieu de l'importance de la centralisation en France.

Paris reste le lieu des innovations les plus coûteuses et remarquables, celles qui doivent servir de vitrine prestigieuse sur la scène internationale. Ensuite, elles révèlent le désir du ministère de la Culture de mettre en valeur son patrimoine tout en encourageant la modernité. Ces grandes réalisations sont également associées au nom d'un président. Les monuments seront définitivement les symboles d'une puissance et les représentants d'un président. Ces grandes institutions culturelles publiques réputées pour leur rayonnement international accueillent chaque année des millions de visiteurs, lecteurs, chercheurs et passionnés. Ainsi, en 2002, 12,5 millions de personnes visitent le musée du Louvre, la BnF, le Centre Pomidou et l'Opéra de Paris. Ce poids se chiffre à 2,6 milliards d'euros. Si la taille du Centre Pompidou n'a pas évolué depuis 1977, le Louvre est devenu le plus grand musée du monde après une rénovation qui coûte 1,2 milliards d'euros en travaux. La création des quatre tours à Tolbiac fait tripler le budget de la Bibliothèque nationale. La gestion des personnels occupe de plus en plus de place dans le fonctionnement des établissements.

L'ampleur des institutions et la lourdeur de leur gestion provoquent certains dysfonctionnements : au Louvre, par exemple, un quart des salles est fermé en 2002 faute de gardiens. La tentation de confier à des entreprises privées la gestion, la communication ou la programmation de certaines institutions culturelles apparaît quelquefois : c'est ce qu'a mis en pratique le musée du Luxembourg par exemple.

Éclairage média

Par Carole Robert

Dans ce reportage, la présentatrice donne au téléspectateur les chiffres attestant de la réussite et de la performance de la pyramide. Le reportage sert ensuite à illustrer ce succès en montrant des touristes se faisant photographier devant le bâtiment. Dans un souci d'impartialité, une touriste choquée par l'architecture de la pyramide est certes interviewée, mais le ton global du commentaire est favorable à ce monument devenu « rival » de la tour Eiffel. Il s'agit même d'un éloge du Grand Louvre à première vue plutôt léger, avec des séquences contenant une pointe d'humour - les séances répétées de photographies.

Tout dans le reportage conforte l'idée de prestige de cette construction et de l'importance de tels défis architecturaux. L'ordre des interviews n'est pas dû au hasard : l'architecte exprime sa fierté, puis le directeur du Louvre rappelle l'importance de l'union entre les cultures classique et contemporaine que le Louvre défend. L'éloge indirecte de la politique culturelle à l'origine des grands travaux se fait plus claire lorsque le commentaire affirme que le bâtiment est d'autant plus une réussite que c'était un pari risqué. À l'image, l'accélération des dernières séquences sur la foule appuie la constatation que le Louvre reste le premier musée du monde par sa fréquentation.

Le reportage n'est donc pas neutre. Il est empreint de fierté sur la culture française et il reflète les grandes tendances du discours culturel de l'État français. En effet, il véhicule l'idée que l'État français parvient à soutenir des initiatives culturelles modernes qui ne sont pas séparées de la culture classique prestigieuse. Or nous savons que cette volonté constitue un des chevaux de bataille du ministère de la Culture, pris entre protection et valorisation d'une culture classique dont le succès est unanime et soutien des artistes contemporains, qui revendiquent souvent un manque d'aide de l'État.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème