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Le Printemps de Bourges

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 avr. 1982

Les rues de Bourges vivent au rythme du festival de musique.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
12 avr. 1982
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000578

Contexte historique

Par Vincent Casanova

La profusion des sons, d'abord chez les jeunes, manifeste le "boom" qu'a connu la musique depuis les années 1970. La vente des spectacles et l'organisation de représentations ont fleuri non seulement dans 400 salles nationales de concert mais pratiquement dans tous les lieux publics accessibles et équipés, maisons des jeunes et de la culture, palais des sports, églises, monuments historiques ou salles polyvalentes, mis à la disposition pour les "circuits" des vedettes et les festivals, tout genre confondu.

C'est en 1977 que se déroule le premier Printemps de Bourges. La 1e édition fait entendre autant Bernard Lavilliers - alors totalement inconnu - que Charles Trénet. En 1982, s'y produisent aussi bien le duo électronique Kas Product que le rock gothique de The Cure ainsi qu'Yves Montand et Léo Ferré. Cet éclectisme dans la programmation doit permettre de brasser le public le plus large. Les festivités se déroulent de midi à l'aube en plusieurs salles adaptées à chaque couleur musicale comme à chaque public, à travers quelques 80 concerts présentant plus de 200 artistes. Toutes ces salles (de 300 à 6500 places) se répartissent à proximité immédiate du centre ville et traduisent la volonté d'ancrer la manifestation dans une ville chargée d'histoire et de donner à la chanson une légitimité institutionnelle.

Ce ciblage d'un public varié s'accompagne d'une stratégie de communication moderne fondée sur l'utilisation de tous les moyens possibles pour se forger une identité. Tout d'abord, le festival se déroule en avril (calqué sur les vacances scolaires), c'est-à-dire en dehors des "grands" festivals de l'été. Ensuite une importante stratégie de diffusion est élaborée : des systèmes de relais ont été mis en place, des millions de programmes sont distribués, des affichages couvrent la région Centre. Une action particulière concerne Paris, avec le relais de la salle du Zénith dont Daniel Colling, le directeur du Festival, a inventé le concept. Attirant chaque année plusieurs dizaines de milliers de personnes, le Printemps de Bourges a ouvert la voie aux grandes réunions collectives musicales qui jalonnent l'agenda culturel des régions de France, des Francofolies de La Rochelle aux Transmusicales de Rennes

Éclairage média

Par Vincent Casanova

En choisissant d'évoquer non pas le contenu c'est-à-dire la programmation musicale du Festival mais son impact dans la ville "plutôt calme" de Bourges, le reportage insiste sur la portée sociale de l'événement. L'aspect esthétique est totalement passé sous silence. Les informations chiffrées livrées par le commentaire, (150 artistes, plus de 500 musiciens dans 3 théâtres, 3 chapiteaux dont un de 5000 places) ramène le Printemps à une série statistique.

Le ton volontiers ironique ("rockers de service", "tout ce petit monde a atteint quand même les 50 000 spectateurs") témoigne du statut accordé à l'information culturelle dans le journal télévisé. Souvent présentée en fin d'édition, elle est traitée avec légèreté, une considération qui n'est pas celle des sujets de société. En cela, la télévision révèle le rôle secondaire qu'elle assigne aux spectacles vivants. L'image d'un vieil homme au discours pseudo-révolutionnaire ("ne prenez pas le métro à Paris, prenez le pouvoir") vient donner une image décalée et implicitement dérisoire à un festival qui n'en est alors qu'à sa 5e édition et qui est encore en quête de légitimité.

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