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Le Festival des Vieilles Charrues

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 juil. 1999

Les festivals de l'été rassemblent un public massif. Les Vieilles Charrues se sont imposées au fil des ans comme l'un des plus importants.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 juil. 1999
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000581

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Le paysage sonore musical français s'est considérablement diversifié au cours des années 90. La presse, spécialisée ou non, témoigne de cette variété en accumulant sans hiérarchie les rubriques du classique, du rock, de la techno, de la chanson, du world et du jazz, chaque genre secrétant ces propres sous-catégories, multipliant les dénominations (le rock se divise en pop-rock, post-rock, kraut-rock, punk-rock, hard-rock...). Le mélange des styles est devenu une règle et la généralisation de l'écoute et de la pratique a excité des capacités de choix et de cumul des genres.

Cet entrelacs est à la source du festival des Vieilles Charrues, puisqu'en 1999 on peut aussi bien entendre le groupe anglais de trip-hop Massive Attack que le multi-instrumentiste Yann Tiersen, le raï de Faudel et les chansons de Pierre Perret. D'abord organisé sous forme de kermesse en 1992, ce n'est que progressivement (à partir de 1995 vraiment) que la musique devient un élément structurant de ce grand rassemblement (plus de 100 000 spectateurs en 3 jours). En plus des deux scènes principales où alternent les concerts, d'une scène parallèle dédiée le soir aux musiques électroniques, d'un espace ouvert aux arts de la rue et d'un vaste chapiteau pour accueillir les musiques bretonnes, le Festival installe un camping gratuit qui permet de passer 3 jours de vacances dans une région jusqu'alors désertée.

Contribuant à l'attractivité du centre de la Bretagne, la culture devient ainsi un enjeu essentiel pour le développement économique régional et permet l'expression d'une revendication identitaire. Ancré dans des traditions bretonnes, le Festival accompagne la redécouverte de la musique celtique et favorise le développement de la langue bretonne. Ce renouveau de pratiques traditionnelles (la lutte bretonne) le temps de quelques jours au contact des musiques les plus actuelles témoigne bien d'une culture "globalisée" qui puise à toutes les sources d'inspiration possibles, abolissant les frontières et les échelles de valeurs du passé.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Diffusé en fin de journal télévisé, ce reportage consacré aux Vieilles Charrues est tout entier centré sur le fonctionnement du festival et non sur sa programmation. Ainsi l'information de nature culturelle n'aborde que très rarement de front la matière esthétique pour se livrer à une description sociale du phénomène. Plutôt que de commenter le choix des artistes invités, le journaliste axe l'ensemble de son propos sur l'esprit qui règne à Carhaix.

Cela traduit la difficulté pour la télévision de donner son avis sur la production musicale. En effet, les maisons de disque sont des annonceurs publicitaires (Universal en tête) et les artistes sont invités à faire leur promotion dans les émissions de la même chaîne. Aucun discours critique ne peut dès lors être élaboré sur la musique et jamais il n'y aura un reportage d'un journaliste qui n'aime pas un disque comme il peut y avoir une mauvaise critique dans la presse écrite et parfois à la radio. La culture est ainsi réduite à son mode de production.

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