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Plantu

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 oct. 2002

À l'occasion du trentième anniversaire de sa participation au quotidien Le Monde, le journal télévisé dresse le portrait du dessinateur de presse Plantu.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
02 oct. 2002
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000603

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Le dessin de presse est presque aussi vieux que la presse elle-même. Perçue tout à la fois comme un signe de vitalité démocratique et comme l'expression d'une crise de légitimité des gouvernants, la satire politique, à l'exception notable des Guignols de l'info à la télévision, s'exprime aujourd'hui encore essentiellement dans la presse écrite, avec des journaux comme Le Canard Enchaîné ou Charlie Hebdo, où travaille Cabu.

De dimension humoristique, le dessin de presse cherche l'efficacité, disant beaucoup en peu de place et constituant une forme d'écriture en images de l'actualité. Souvent schématisé, réduit à quelques traits, il offre une iconographie minimale et permet d'identifier à peu près instantanément les formes simples. Publiés en première page, les dessins de Plantu pour Le Monde ou de Jacques Faizant pour Le Figaro constituent des éléments essentiels de l'identité de ces journaux, ces personnalités occupant un statut particulier au sein de la rédaction.

Le métier de dessinateur de presse a évolué depuis le XIXe siècle du statut d'artiste à celui de journaliste, traduisant le passage dans une société où l'information est devenue un enjeu économique de premier plan. Si le développement de la presse satirique a entraîné une spécialisation, de nombreux dessinateurs ont mené parallèlement une carrière de peintre. En effet, les dessins de presse procuraient des revenus appréciables aux artistes. C'est ainsi que Daumier, le plus grand des caricaturistes du XIXe siècle, fut reconnu et honoré pour son oeuvre peinte et non pas pour ses dessins satiriques, alors que ce sont précisément ces dessins qui lui avaient permis d'être connu du grand public. Depuis 1945, les dessinateurs de presse ont droit au statut de journaliste, Plantu étant sans aucun doute le plus célèbre d'entre eux.

Entré en 1972 au Monde, très influencé par la bande dessinée et notamment par Hergé, ses dessins quotidiens sont ce que regarde en premier le lecteur quand il achète son journal. Depuis son premier dessin consacré à la guerre du Vietnam, il a croqué l'essentiel de la vie politique française et internationale, obtenant une reconnaissance de premier plan, à travers les nombreux prix internationaux qu'il a reçus (le prix Mumm en 1988) et ses rencontres médiatisées avec des dirigeants comme Yasser Arafat.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Ce reportage ne fait que très peu entendre la parole même de Plantu. Cela vient donner sens à la réputation de discrétion que s'est forgée le dessinateur, tout autant qu'elle exprime sa crainte de voir ses propos déformés par un média avec lequel il a toujours entretenu des relations plutôt distantes, notamment depuis que l'émission de débat "Droit de réponse", à laquelle il participait, a été censurée par TF1 en 1987.

C'est donc par la voix d'anciens collègues (l'animateur de télévision Michel Polac, l'éditorialiste Claude Sarraute) ou de confrères (Jacques Faizant, Cabu) que se dessine pour l'essentiel ce portrait en forme d'hommage. S'il n'y avait pas les plans qui saisissent le travail en direct de Plantu, on pourrait croire à une oraison funèbre. Mais ces quelques images du dessinateur en train de travailler dans l'urgence à la rédaction du Monde viennent au contraire révéler sa vitalité. Le talent de Plantu prend une dimension supplémentaire en étant mis en scène comme une course contre la montre.

De la même manière, l'auto-critique qu'il fait de l'un de ses dessins, seul moment où Plantu parle vraiment de son travail, achève d'en faire le modèle archétypique du journaliste totalement investi, amoureux de son métier, exigeant et toujours soucieux de se remettre en cause. Le reportage peut apparaître comme une mise en abîme du métier tel que le conçoit le reporter qui réalise son reportage, se créditant en creux des qualités qu'il décerne à Plantu.

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