vidéo - 

Le commandant Cousteau, la télévision et le monde de la mer

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 sept. 1960

Le commandant Cousteau présente ses projets pour les années à venir : une muséographie "frappante", la recherche sur les déchets radioactifs jetés en mer, la création d'un marinarium et la collecte de documents audiovisuels de fonds marins.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
06 sept. 1960
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000623

Contexte historique

Par Christelle Rabier

En 1960, le commandant Cousteau dispose d'une renommée internationale. Quatre ans auparavant, il a obtenu la palme d'or et un oscar pour Le Monde du silence réalisé avec Louis Malle. C'est également sa renommée qui explique qu'on lui ait confié la direction du Musée océanographique de Monaco à partir de 1957. Prix et positions institutionnelles récompensent une oeuvre inventive, tant sur le plan du documentaire que sur celui de la technique d'exploration des fonds marins.

Jacques-Yves Cousteau est avec Emile Gagnan de la société L'Air liquide l'inventeur du scaphandre autonome muni d'un détendeur, qui permet à l'homme une grande autonomie au fond des mers. Grâce à cette technologie et au développement de caméras insubmersibles par les sociétés qu'il crée, il produit dès 1943 ses premiers films documentaires. En 1950, il fait armer la mythique Calypso, ancien dragueur de mines, en navire d'océanographie et de cinéma. A bord de ce navire, il explore les fonds de la Méditerranée, avant de gagner en 1955 la Mer Rouge et l'Océan Indien, où ils tournent les images du Monde du silence.

Sa pratique du média audiovisuel n'est guère éloignée d'une réflexion plus large sur l'éducation du grand public. C'est cela qui le conduit à revoir les formes d'exposition du Musée océanographique qu'il dirige, pour offrir une muséographie "frappante", au message clair, qui cherche à instruire tout en distrayant le visiteur. C'est également le cas avec la création d'un marinarium, sorte de zoo aquatique, où la visualisation se double de spectacles mettant en scène les mammifères marins. 1960 constitue véritablement un tournant dans la carrière du commandant Cousteau. Reconnu pour ses innovations techniques et cinématographiques, il s'apprête à proposer ses films à la télévision, dont il se sert à la fois comme un moyen d'éducation et d'outil de propagande.

A l'instar du cinéma scientifique de son temps, les films de Cousteau servent autant un projet scientifique - explorer les fonds sous-marins dans leur dimension écologique et archéologique - qu'un projet d'éducation - sensibiliser aux multiples formes de vie de l'habitat sous-marin. Outil de propagande, les documentaires sensibilisent à l'écologie sous-marine et à la fragilité de son équilibre. Le format "52 minutes" de la série Odyssée sous-marine représentent un des plus grands succès de la vulgarisation scientifique.

Éclairage média

Par Christelle Rabier

Le document relève du genre de la communication institutionnelle, même s'il est tiré d'un journal télévisé. Le format de l'interview, classique, alterne des plans fixes du Commandant Cousteau dans un bureau sobre, où un presse-papier en forme d'otarie rappelle l'activité du Musée, et des images qui illustre le propos. Cette illustration s'appuie sur des images filmées prises sur le lieu de travail du Commandant Cousteau (plan fixe sur des affiches de l'exposition, prises de vue dans le laboratoire de recherche) ou encore des plans fixes sur la maquette du futur marinarium. D'autres images, américaines, sont également utilisées, qui viennent appuyer l'intérêt du marinarium encore en construction, où l'humour et le visuel du "cirque" (gestuelle cocasse des hommes ; gros rires des spectateurs) servent à éduquer les spectateurs sur l'intelligence des mammifères marins.

Il faut souligner, enfin, la particularité des dernières images documentaires. A cette date, Cousteau est déjà bien connu pour les films des fonds marins, effectués par des hommes-grenouilles sur le plateau continental. Les limites technologiques rencontrées jusqu'alors, sont en passe d'être dépassées : films couleur, prise de vue en profondeur grâce à l'équipement d'appareils sous-marins habitables et de hublots-objectifs capables de supporter la pression... C'est bien le début d'une nouvelle ère de films documentaires sur le monde marin.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème