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Un mode alternatif de transport aérien : le ballon dirigeable

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 avr. 1982

A la faveur de la crise pétrolière et d'un certain goût du passé, le ballon dirigeable suscite à nouveau l'intérêt. Les nouvelles technologies permettent de le sécuriser et de faire oublier les tragédies de son histoire.

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
05 avr. 1982
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000661

Contexte historique

Par Raphael Morera

La conquête des airs a vu s'opposer, jusqu'à l'accident du Hindenburg en 1937, deux trajectoires technologiques radicalement différentes : les plus lourds et les plus légers que l'air. La vitesse et la souplesse d'utilisation permirent à l'avion de s'imposer sans adversité à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Cette victoire n'allait pourtant pas de soi. A la fin du XIXe siècle, période d'essor de l'aviation moderne, les ballons et dirigeables avaient en effet les faveurs non seulement du public mais aussi des ingénieurs. En effet, en 1884, la démonstration est faite que l'on peut diriger un ballon plus léger que l'air. Un moteur et une forme aérodynamique favorisant la pénétration dans l'air permettent de dépasser les limites du ballon classique. Faute de propulseur et en raison d'une forme peu propice au déplacement dans l'air, il était contraint de dériver au gré des vents.

Sur la base de cette découverte française, une compétition aigue s'ouvre entre les grandes puissances européennes pour la maîtrise de cette technologie dont les enjeux stratégiques sont évidents du point de vue militaire. Les Allemands prennent rapidement de l'avance. En 1896, le Dr Wolfert réussit pour la première fois l'alliance entre le dirigeable et le moteur à explosion. En 1898, le comte von Zeppelin dépose un brevet pour un ballon rigide. Il s'agit d'un coffrage rigide renfermant plusieurs ballons souples. Le premier vol de ce type d'appareil a lieu au dessus du lac de Constance à l'été 1900. Les dirigeables français sont, quant à eux, développés d'abord par Santos Dumont, qui réussit son premier vol en 1899, puis par Henri Julliot entre 1902 et 1914. Ce dernier remporta un réel succès au point que ces appareils furent largement utilisés au cours de la Première Guerre mondiale.

La guerre 1914-1918 marque une rupture dans l'histoire du dirigeable pour deux raisons principales. S'affirme tout d'abord la concurrence du plus lourd que l'air. Les prouesses des pilotes et des techniciens contribuent à renforcer les positions de l'avion. D'un autre point de vue, le dirigeable s'engage sur la voie de l'industrie civile et devient un moyen de transport luxueux prisé sur les longues distances. C'est un appareil de ce type qui s'enflamme à New York en 1937.

Cet accident met un terme à l'ascension du dirigeable. Même si l'utilisation de l'hélium à la place de l'hydrogène permet d'éviter facilement ces grands embrasements, les images du Hindenburg ont trop marqué les esprits. Depuis, les années 1970 surtout, le dirigeable est régulièrement évoqué pour les transports de pondéreux sur de longues distances sans toutefois parvenir à s'imposer comme moyen de transport crédible. On pensa ainsi l'utiliser pour acheminer les pièces détachées de l'A 380 d'Airbus à Toulouse avant de se contenter d'élargir les routes existantes.

Bibliographie :

René Chambe, Histoire de l'aviation, Paris, Flammarion, 1980.

Éclairage média

Par Raphael Morera

Alors que le ballon dirigeable fait l'objet de nouvelles recherches, les journalistes tentent, à travers un reportage, de mettre en perspective son histoire. Il s'agit d'expliquer dans un premier temps les raisons de l'abandon de cette technologie dans les années qui ont précédé la guerre en présentant les images d'archives de l'incendie du Hindenburg à New-York en 1937. Dans un second temps, un entretien et des images des nouveaux dirigeables font tout pour rassurer le télespectateur. Entre 1937 et 1982, les technologies ont beaucoup évolué si bien que l'accident qui avait mis fin à la carrière commerciale du dirigeable est aujourd'hui impensable.

La séquence dans son ensemble insiste sur la notion de technologie douce. On peut y voir la marque du journaliste responsable du journal télévisé. Noël Mamère a, en effet, quelques années plus tard, embrassé une carrière politique au sein du parti politique Les Verts pour lequel l'écologie et les technologies douces charpentent un programme politique. En 2002, Noël Mamère a été candidat à l'élection présidentielle et a recueilli plus de 5 % des suffrages.

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