vidéo - 

Le premier tour du monde en orbite : rétrospective sur l'histoire de Yuri Gagarine

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 avr. 1986 | Date d'évènement : 12 avr. 1961

Le 12 avril 1986, à l'occasion des 25 ans de l'événement, le journal télévisé revient sur l'exploit de Yuri Gagarine, qui a réussi le premier vol habité en orbite

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
12 avr. 1961
Date de diffusion du média :
11 avr. 1986
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000667

Contexte historique

Par Christelle Rabier

En 1986, 25 ans après le vol de Yuri Gagarine, l'affrontement entre les deux grandes puissances américaine et soviétique s'est récemment renforcé avec la stratégie défensive mise en place par Ronald Reagan élu en 1980.

Le premier vol en orbite habité en 1961 a lieu dans un contexte de guerre froide. Après l'échec de la Guerre de Corée, les Etats-Unis et l'Union soviétique ont entrepris de s'affronter dans la conquête spatiale : en l'absence de conflit armé direct, la conquête de l'espace présente un enjeu stratégique pour les deux puissances. Les programmes spatiaux sont lancés au milieu des années 1950 : en 1957, le premier satellite Sputnik-1 est placé en orbite. L'année suivante, la National Aeronautics and Space Administration (NASA) est créée par le gouvernement fédéral des Etats-Unis. En 1958 également, la chienne Laïka effectue le premier vol habité. Le premier vol habité par l'homme est réussi par l'Union soviétique le 12 avril 1961 : Yuri Gagarine (1934-1968), cosmonaute d'origine modeste, est envoyé en orbite à bord de la fusée Vostok 1. Après son exploit, l'Union soviétique l'exclut définitivement du programme spatial, pour le consacrer à une fonction de représentation : il devient ambassadeur de la puissance technologique soviétique, porte-flambeau de sa puissance nationale, jusqu'à sa mort en 1967.

Depuis les années 1960, les programmes spatiaux concurrents furent marqués par les succès et les échecs des deux puissances. L'exploit de Gagarine est renouvelé peu après par celui de l'Américain Alan Shephard. La portée du premier pas de l'homme sur la lune en 1969 fut considérable (cf. Apollo XI en direct du sol lunaire). La conquête spatiale suppose la mobilisation de tout les savoir-faire technologiques : chimie des combustibles, mécanique de précision, métallurgie, systèmes de téléguidage, et également physiologie pour les vols habités. Elle représente bientôt des enjeux militaires stratégiques : satellites et stations habitées participent à la technologie de l'espionnage militaire.

Ainsi la conquête spatiale scande-t-elle l'histoire des relations internationales : les missions communes marquent les périodes de " dégel ", comme en juillet 1975, le premier rendez-vous spatial Appolo-Soyouz. En 1980, Ronald Reagan relance le programme de conquête spatiale, dit " Intervention de Défense Stratégique " ou " guerre des étoiles ", qui prévoit une surveillance et des interventions dans l'espace, alors que l'URSS est jugée incapable de relever ce nouveau défi technologique. En janvier 1986, l'explosion de Challenger, la navette spatiale américaine, au moment de son décollage cause un traumatisme national, ternissant pour un temps la puissance américaine A la fin du mandat de Reagan et après l'effondrement de l'Union soviétique, les missions internationales reprennent entre les Etats-Unis, la Russie et l'Union européenne, dont le programme spatial débute en 1975.

Aujourd'hui l'intérêt des vols spatiaux habités est très discuté : très onéreux, ils n'apportent que peu d'éléments scientifiques compte tenu de leur coût, et ce, contrairement aux sondes automatiques, dont les premiers vols débutent dans les années 1950 : par la qualité de leurs images, leur capacité de prélèvement et d'analyse des matériaux et leur autonomie, les sondes continuent à apporter une moisson d'information immense sur les planètes du système solaire et sur l'univers ; leur médiatisation participent de la promotion de la puissance américaine.

Éclairage média

Par Christelle Rabier

Les reportages rétrospectifs sont l'occasion pour les journaux télévisés d'utiliser des images d'archives commentées en voix off. Pour l'histoire du premier vol habité, les journalistes ont repris l'ensemble des éléments qui ont créé le mythe Gagarine : les images de son vol, l'adhésion politique et populaire à son exploit, sa personnalité attachante et son rôle de représentation auprès des puissances étrangères. Les images de la conquête spatiale, de ses héros et de ses prouesses technologiques furent le support d'une intense propagande soviétique et américaine dans le contexte de la guerre froide.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème