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Le drame de Tchernobyl : une faillite politique

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 déc. 2000 | Date d'évènement : 26 avr. 1986

L'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986, est due à une conjonction de facteurs techniques et humains. Les autorités soviétiques, par leur manque de réaction appropriée, n'ont pas pu en limiter les conséquences.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
26 avr. 1986
Date de diffusion du média :
15 déc. 2000
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000698

Contexte historique

Par Raphael Morera

A la suite d'un exercice de routine, la centrale nucléaire de Tchernobyl a été à l'origine de la plus grande catastrophe nucléaire civile de l'histoire. Le 26 avril 1986, un des réacteurs de la centrale explose et libère un nuage radioactif qui a rapidement recouvert toute l'Europe. Les principaux polluants déversés furent, la iodine 131, d'une durée de vie très courte, et le cesium 137 qui se distingue par une très longue durée de vie (30 ans). On différencie plusieurs modes de contamination. Les plus touchés furent les 1000 sauveteurs immédiats dont aucun n'a survécu. Au second rang figurent les 200 000 volontaires intervenus pour lutter contre l'incendie et dépolluer la région. Mais ce sont plus de 600 000 personnes qui ont été victimes d'irradiations nocives. Il s'agit là du nombre des personnes les plus directement exposées à la catastrophe, mais entre la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine, ce sont plus de 5 millions de personnes qui sont concernées par la contamination radioactive. Les autorités soviétiques ont alors tout fait pour minimiser les conséquences de la catastrophe si bien qu'aujourd'hui encore, on ne dispose d'aucune donnée fiable à ce sujet. On n'en retrouve pas moins, vingt ans après le drame, des traces de radioactivité partout en Europe.

L'ampleur de cette catastrophe résulte d'une conjonction de deux principales causes : le choix du nucléaire civil et la crise politique des dernières années de l'Union soviétique. L'énergie nucléaire permet aux nations qui la choisissent de limiter leur dépendance énergétique à l'égard des pays producteurs de pétrole. En outre, elle permet de produire de très importantes quantités d'électricité à un coût raisonnable et de manière très souple. Elle présente donc des avantages indéniables qui ont poussé certains pays, dont la France, à développer massivement cette ressource. L'énergie nucléaire suppose cependant d'autres soutiens. Outre le savoir technique qu'elle nécessite, l'énergie nucléaire ne peut se développer sans une réelle stabilité politique. Il s'agit en effet d'une technique potentiellement très dangereuse. Le souci des populations nécessite donc de la continuité institutionnelle afin d'encourir le moins de risques possibles. Elle suppose également d'importants frais de fonctionnement : toutes les procédures doivent être respectées afin de limiter les risques au maximum. Ce sont dans ces deux dernières composantes du système nucléaire qu'il faut chercher les causes de la catastrophe de Tchernobyl.

20 ans après l'accident de Tchernobyl, l'énergie nucléaire reste incontournable même si de plus en plus de voix s'élèvent contre elle en raison des menaces qu'elle fait peser sur l'environnement. Cependant, les données du débat sont très complexes, car, si le nucléaire engage l'avenir sur des centaines d'années, il présente l'avantage de ne pas produire de gaz à effet de serre. Or, dans la conjoncture actuelle, il s'agit d'un argument qu'on ne peut facilement éluder.

Éclairage média

Par Raphael Morera

La catastrophe de Tchernobyl peut être considérée comme le plus important drame de l'industrie civile. Les journaux télévisés y consacrent régulièrement des sujets : pour faire part des nouvelles avancées de l'enquête ou pour entretenir le souvenir de l'événement. Le sujet présenté remplit ces deux fonctions : il propose une reconstitution de l'accident et rappelle la gravité de ses conséquences.

La première partie du document présente donc des images de la centrale. Certaines datent de 1986 et montrent l'événement en train de se produire ; d'autres ont été tournées récemment. Ces dernières montrent qu'en 14 ans rien n'a été fait pour réhabiliter ou dépolluer le site et qu'un autre réacteur de la centrale a continué de fonctionner pendant des années au mépris des règles élémentaires de sécurité. Dans cette première partie, la voix off adopte un ton narratif qui tranche nettement avec les images présentant une inspection récente. Le but de cette mise en scène est de faire ressortir l'incurie des autorités ukrainiennes et leur mépris à l'égard de l'environnement.

La deuxième partie du document s'intéresse au traitement de la catastrophe par les autorités soviétiques. Des images d'archives témoignent clairement de leur impréparation. Les premiers sauveteurs ne sont pas correctement équipés et aucune disposition n'est prise à l'égard des enfants de la région. Se dégage ainsi l'idée que la catastrophe de Tchernobyl est tout autant un échec technique qu'un échec politique.

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