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La situation en Afghanistan en 1986

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 oct. 1986

Le reportage présente la situation des moudjahidine en Afghanistan et insiste sur les rapports étranges entre les résistants et l'armée soviétique.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
18 oct. 1986
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000715

Contexte historique

Par Carole Robert

En 1986, Mohammed Nadjibullah remplace Babrak Karmal à la tête de l'Etat afghan, et veut négocier avec les rebelles dans un processus de réconciliation nationale. Parallèlement, les moudjahidine reçoivent des missiles sol-air et prennent le contrôle du ciel. En février 1988, Gorbatchev décide de retirer les troupes d'Afghanistan et négocie une trêve avec le commandant Massoud, chef des rebelles. Le 15 février 1989 est la date officielle du retrait soviétique d'Afghanistan.

Cette guerre est considérée par nombre de journalistes et d'historiens comme la dernière crise de la guerre froide : en effet, pour soutenir les moudjahidine, les Etats-Unis dépensent en dix ans plus de 2 milliards de dollars. Malheureusement, la guerre civile est loin d'être finie. Il faut en effet trois ans aux troupes rebelles de Massoud pour prendre Kaboul aux troupes gouvernementales du président Nadjibullah.

Et en septembre 1996, les Talibans prennent à leur tour le pouvoir à Kaboul et le commandant Massoud se retire : il crée l'Alliance du Nord qui garde la main-mise sur le nord du pays (1/3 du pays) avec des Ouzbeks et des Tadjiks. Le commandant Massoud sera assassiné le 9 septembre 2001, deux jours avant le 11 septembre.

Éclairage média

Par Carole Robert

Le reportage est tourné par une équipe occidentale. Les images de combat sont très dures : "cet homme va mourir". La dureté des images est mise en valeur mais pose des problèmes moraux - voyeurisme, goût pour l'horreur. Ce reportage est intéressant car les reporters sont vraiment parmi les rebelles, à leur côté. On suit leur marche, caméra à l'épaule. Les images des guerriers sont souvent belles et bien cadrées : des contre-plongées en contre-jour, la marche filmée dans des compositions en diagonale, la magnifique traversée du pont en diagonale, les plans sur les hommes armés. La lumière participe au message : les moudjahidine semblent se fondre dans les paysages naturels. Le cadre veut montrer à quel point leurs mouvements sont en harmonie avec la nature qui les entoure. De tels choix de cadre révèlent un vrai souci d'esthétisme pour présenter les maquisards ; c'est le meilleur moyen de leur rendre hommage.

Prenant parti pour les résistants, le commentaire insiste sur la faiblesse des moudjahidine par rapport à la force des Soviétiques. Proche des téléspectateurs, le journaliste s'adresse directement à eux pour guider leur regard: "regardez bien", ordonne-t-il. Il montre la "drôle de guerre" avec toutes ces contradictions, et le rapport de force étrange entre Soviétiques et moudjahidine. Les images témoignent de la cohabitation entre soldats russes et maquisards armés de mitrailleuses lourdes. Le reportage montre comment les moudjahidine laissent passer un convoi militaire russe sans bouger et tirent sur un poste militaire russe sans le toucher. Le commentaire n'hésite pas à transmettre son étonnement aux téléspectateurs, établissant une vraie complicité avec eux.

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