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Visite de Lech Walesa, élu président, à Gdansk

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 déc. 1990 | Date d'évènement : 09 déc. 1990

Lech Walesa, élu président le 9 décembre 1990, se rend sur les chantiers navals de Gdansk où il est acclamé par la foule.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
09 déc. 1990
Date de diffusion du média :
10 déc. 1990
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000747

Contexte historique

Par Carole Robert

La fin des années 1980 est marquée par de vives tensions sociales en Pologne, qui amènent le général Jaruselski à composer avec Lech Walesa, président du syndicat Solidarnosc. Lech Walesa obtient en février 1989 l'organisation d'une table ronde avec le gouvernement, qui débouche sur la réélection de Jaruselski à la présidence et sur la légalisation de Solidarnosc.

Les élections de juin 1989 offrent la possibilité aux Polonais de contester électoralement le pouvoir en place : l'opposition remporte une écrasante victoire qui oblige Jaruselski à former le premier gouvernement non communiste dans un pays de l'Est : il appelle Tadeusz Mazowiecki, intellectuel catholique, membre du comité directeur de Solidarnosc, proche de l'Église polonaise et de la gauche anti-communiste, à former ce gouvernement. En décembre 1989, après l'effondrement du communisme d'État dans les autres pays de l'Est, le nouveau Parlement polonais abolit le rôle dirigeant du Parti communiste, rétablit la couronne sur le drapeau national et décrète la privatisation de l'économie dès le 1er janvier 1990.

Les élections de décembre 1990 sont remportées par Lech Walesa, ancien ouvrier syndicaliste des chantiers navals de Gdansk. Il a co-fondé le syndicat Solidarnosc avec Anna Walentinocz en 1981 et a reçu le prix Nobel de la Paix en 1983. Fervent catholique, il est défendu régulièrement par Jean-Paul II au cours des années 1980 et 1990. Il perd l'élection présidentielle en 1995 face à Alexandre Kwasniewki (ex-communiste). Le peuple polonais lui reproche son trop grand conservatisme moral et la trop grande importance de l'Église dans la vie politique. En 2000, il obtient moins de 1 % des voix.

Malgré l'afflux de capitaux étrangers, la transition vers l'économie de marché provoque une grave crise sociale : en 1993, plus de 15 % de la population active est au chômage.

Éclairage média

Par Carole Robert

Bruno Masure, un des présentateurs vedettes du JT, fait un rappel historique sur Walesa, et choisit une présentation romancée en le présentant comme un petit électricien inconnu qui avait mis le feu en Pologne et par contagion dans tout le globe socialiste. Il donne à la fois son point de vue et donne à l'événement un caractère exceptionnel en l'analysant comme une formidable revanche de l'histoire ; ce qui est en soi une interprétation discutable et engagée de l'événement.

Le reportage insiste sur le premier geste envers les compagnons de lutte de Walesa à Gdansk. Ce dernier prend un bain de foule et affirme qu'il n'oubliera pas d'où il vient. Le reportage est riche de plusieurs types d'analyse. En effet, le commentaire en voix off de la journaliste, illustré de séquences sur le terrain, est accompagné de plusieurs interviews micro-trottoir prises sur le terrain également, et surtout d'une analyse de la journaliste qui apparaît à l'image en fin de reportage. Les interviews d'ouvriers, filmés en caméra épaule et en gros plan, complètent le commentaire en exprimant un espoir de changement, mais sans enthousiasme délirant. Ces interviews servent à rapprocher les téléspectateurs des Polonais qui vivent ces événements. En interrogeant des inconnus, ils donnent une impression de témoignages réelssur la situation.

Il est intéressant de constater que le commentaire en off prend du recul par rapport à l'événement : il offre au téléspectateur la possibilité de relativiser les images de liesse populaire de Gdansk, en précisant que c'est bien la seule ville qui fête l'élection de Lech Walesa, et que le plébiscite de l'élection est seulement « apparent ». Lorsqu'elle apparaît à l'écran, l'envoyée spéciale conclut même sur une remarque teintée de scepticisme, voire de pessimisme, en insistant plus sur les difficultés que sur l'espoir puisqu'elle semble certaine que Lech Walesa va rapidement avoir rendez-vous avec ses premiers problèmes. Comme si elle doutait de ses capacités de chef d'État...

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