Guerre en Palestine : les combats du Neguev

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 nov. 1948

En mai 1948, les combats font rage en Palestine, dans la province convoitée du Neguev, entre troupes israéliennes et arabes. La victoire des Israéliens marque le début de l'exode des Palestiniens et du redécoupage de la région.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
11 nov. 1948
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000763

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

En 1945, on recense en Palestine 1,2 millions d'Arabes et un peu plus de 550 000 Juifs. L'enjeu est alors de savoir comment, après le retrait des Britanniques, satisfaire la cause sioniste, qui défend la création d'un Etat juif autonome, sans s'attirer l'hostilité des Etats arabes voisins.

Le 29 novembre 1947, l'Organisation des Nations Unies adopte à la majorité relative un plan de partage de la Palestine qui prévoit la création d'un Etat juif et d'un Etat arabe distincts ainsi que l'internationalisation de la ville sainte de Jérusalem. L'attribution de la majeure partie du désert du Neguev aux Juifs constitue un des points d'achoppement des négociations avec les Etats arabes. Après le départ des Britanniques au terme de leur mandat et la proclamation de l'Etat d'Israël le 14 mai 1948, les troupes arabes (Egypte, Syrie, Liban, Transjordanie, Irak) interviennent militairement. Malgré quelques trêves, les combats se poursuivent jusqu'en janvier 1949. Dans le même temps, des médiateurs sont nommés par l'ONU pour tenter de proposer une issue négociée à la crise. Le premier médiateur, le comte suédois Bernadotte est assassiné, tandis que son successeur, l'américain Ralph Bunche, ne parvient pas à obtenir le soutien décisif de Truman à l'ONU, dans un contexte de pré-élections présidentielles aux Etats-Unis. Le plan de Ralph Bunche prévoyait que le Neguev soit intégré à l'Etat arabe.

Sur le terrain militaire et diplomatique, Israël sort donc victorieuse de ce premier affrontement : outre l'expansion de son territoire dans le Neguev et l'Ouest de la Galilée, le nouvel Etat juif obtient un siège à l'ONU en mai 1949. Elle fait également de Jérusalem sa capitale en décembre, allant ainsi à l'encontre du plan de partage de 1947. L'accord de 1947 est définitivement caduque lorsque les territoires de ce qui devait devenir la Palestine arabe sont démantelés : la Cisjordanie est annexée par la Transjordanie et Gaza placée sous administration égytienne. A plus long terme, le conflit entre Israël et les Etats arabes ne peut se résoudre rapidement car un problème demeure : celui des réfugiés arabes de Palestine qui ont fui les combats ou ont été expulsés. En effet, Israël n'accepte leur retour qu'en nombre limité.

En 1948, la diaspora palestinienne est composée d'un million de personnes dispersées en Jordanie, dans la bande de Gaza, au Liban et en Syrie. Cette main-d'oeuvre, souvent mal intégrée à l'économie des pays où elle s'est réfugiée, conserve une identité forte et l'espoir de pouvoir fonder un Etat autonome. Cela explique la reprise de l'activisme palestinien dès le début des années 50.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Les scènes sont filmées au coeur des combats qui opposent troupes juives et arabes dans le Neguev. Elle utilisent de nombreux mouvements de caméra. Le sujet est très découpé et les plans se succèdent rapidement. Ce reportage très rythmé qui date de 1948 fait ainsi preuve d'une grande modernité et témoigne des risques considérables que prend le journaliste, compte tenu des contraintes techniques de l'époque.

Les différents plans reflètent à la fois l'apreté des combats (maisons détruites, cadavres à terre) et la domination des forces israéliennes : Egyptiens qui se rendent les mains levées, joie des soldats juifs des deux sexes, drapeau israélien flottant sur la ville de Bersheeba en fin de reportage. Dans son commentaire, le journaliste dénonce "les spectacles pitoyables de la guerre" sur la terre de Palestine, "centre de la grande espérance des hommes". En prononçant ces paroles et en rappelant l'impuissance des Nations Unies à trouver une solution négociée au conflit, il ne se doute pas que ce commentaire pourrait s'appliquer à d'autres images du conflit israëlo-arabe, qui dure depuis plus d'un demi-siècle.

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