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Evacuation des colons juifs de la bande de Gaza par les troupes israéliennes

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 août 2005

Avec l'opération "Main tendue aux frères", le gouvernement israélien organise militairement l'évacuation de 25 colonies de la bande de Gaza et de Cisjordanie. Le départ des derniers colons juifs s'effectue dans un climat mêlé de tension et d'émotion.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
16 août 2005
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000768

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le plan de désengagement unilatéral proposé par Ariel Sharon est perçu au niveau international comme un tournant dans la politique poursuivie par Israël dans les territoires occupés. Ce plan prévoit le retrait des 21 colonies juives de la bande de Gaza et de 4 autres en Cisjordanie.

Depuis la guerre des Six jours en 1967, Israël a conservé des implantations dans un certain nombre de territoires conquis sur ses voisins arabes. Malgré la résolution 242 de l'ONU (1967), demandant son retrait immédiat, Israël occupe alors Jérusalem-Est, le Sinaï égyptien, la Cisjordanie (annexée par la Jordanie depuis 1950), la bande de Gaza (sous administration égyptienne depuis 1949) et le Golan syrien. Malgré les accords de paix avec l'Egypte et la Jordanie qui entrainent le retrait israélien du Sinaï et et de quelques colonies proches du Jourdain, la question des territoires occupés est une des principales pommes de discorde dans le règlement du conflit israélo-palestinien. En effet, si certaines colonies sont implantées dans des zones peu peuplées à proximité de la frontière israélienne, d'autres sont situées en plein coeur du territoire palestinien. A partir des années 1970, la droite conservatrice israélienne au pouvoir, le Likoud, encourage par sa politique l'arrivée de nouveaux colons dans ces territoires. Or, à côté de ces installations légales se développe une série d'implantations sauvages, orchestrée par d'autres colons plus radicaux. Cette situation crée des tensions entre Israéliens et Palestiniens, ces derniers revendiquant les territoires de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Cela se traduit par des flambées de violence (Intifadas) dans les territoires occupés qui bloquent les négociations de paix et la formation d'une Autorité Palestinienne souveraine.

En avril 2003, face au gel du processus de paix et à la montée des tensions dans la région, un Quartet international (l'ONU, les USA, l'Union européenne, et la Russie) met en place une médiation qui aboutit à la création d'une feuille de route pour la paix. Afin de montrer sa bonne volonté, Ariel Sharon, Premier Ministre israélien et chef du Likoud, prend alors le risque de rompre avec la politique de son parti et rédige un plan qui prévoit le retrait de la bande de Gaza et de quelques colonies de Cisjordanie. Adopté le 6 juin 2004, le texte organise le départ et le relogement des colons jusqu'au 16 août 2005. A partir de cette date, le retrait s'effectue avec l'intervention de l'armée. Malgré les tensions qui s'expriment dans les mois qui précèdent le retrait et malgré l'opposition de certains colons, l'évacuation, suivie en direct à la télévision par les médias internationaux, s'effectue sans grands heurts.

L'opération "Main tendue aux frères" mobilise ainsi plus de 40 000 militaires et policiers israéliens qui organisent l'évacuation de plus de 8 000 colons. Ce retrait ne signifie pourtant pas l'abandon définitif des territoires occupés par Israël. En effet, on constate que l'Etat hébreu maintient sur la bande de Gaza le contrôle de la frontière et de l'espace aérien, et que le territoire reste sous sa dépendance énergétique pour l'eau et l' électricité. De plus, Ariel Sharon a mis en place une politique de redéploiement des implantations juives le long de sa frontière, afin de garantir une zone de sécurité tampon en prévision d'éventuelles menaces terroristes.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

L'évacuation de Neve Dekalim, la plus grande implantation juive de la bande de Gaza, a lieu à partir du 17 août 2005 dans un climat de très grande tension. En effet, les militaires de l'armée israélienne ont alors pour mission d'évacuer un des principaux bastions d'opposants au retrait. Deux mille d'entre eux sont allés jusqu'à se réfugier dans la synagogue. De nombreux journalistes de la presse étrangère sont autorisés à filmer la préparation et le déroulement de l'événement. Certains observateurs y voient d'ailleurs une tentative de la part de Sharon de transformer l'évacuation en opération de communication.

Le reportage de Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2 à Jérusalem et spécialiste du conflit israélo-arabe, s'inscrit dans la lignée de ceux diffusés par les autres chaînes pendant toute la durée de l'évacuation. Même si les violences verbales ne dégénèrent pas en violences physiques, les images témoignent de l'aspect dramatique de l'événement, aussi bien pour les colons que pour les militaires. Les plans serrés montrant un jeune garçon en pleurs ou un colon en train de brûler sa propre maison montrent que, malgré leur baroud d'honneur, les habitants de Neve Dekalim se sont résignés au départ.

On peut aussi observer le travail des jeunes soldats israéliens qui s'opposent, non sans émotion, à leurs propres compatriotes : une jeune recrue cache ses larmes devant les menaces proférées par un ultra orthodoxe. On voit que les militaires sont rompus à des techniques d'évacuations musclées : plusieurs scènes montrent des colons maîtrisés par des soldats. Le contraste est saisissant entre ces images de détresse et les manifestations de joie des Palestiniens, encadrées par Le Hamas. Au milieu du cortège, un combattant encagoulé et armé d'un lance-roquette, filmé en gros plan, donne une dimension effrayante à la scène. Cette image et le commentaire du journaliste laissent penser que le retrait de la bande de Gaza n'est pas suffisant, à lui seul, pour permettre l'arrêt des violences entre Israéliens et Palestiniens.

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