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Première Convention de Lomé

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 mars 1975 | Date d'évènement : 28 févr. 1975

La Convention de Lomé I signée en février 1975 entre l'Union européenne et 46 pays d'Afrique, du Pacifique et des Caraïbes est une étape fondamentale dans la mise en place d'une coopération économique contractualisée et égalitaire entre Nord et Sud.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
28 févr. 1975
Date de diffusion du média :
02 mars 1975
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000782

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Les accords conclus à Lomé (Togo) en février 1975 entre l'Union européenne et 46 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (zone ACP) s'inscrivent dans un processus plus large de mise en place d'une coopération économique entre l'Europe et certains pays en voie de développement. Dès la création du Marché commun européen (Traité de Rome en 1957), une politique d'aide au développement est mise en place en direction des anciens pays colonisés. Ainsi, les Conventions de Yaoundé en 1963 et 1969 posent les bases d'une aide économique, alors limitée à une vingtaine d'anciennes colonies africaines.

Mais la première convention de Lomé en 1975 introduit une dimension nouvelle dans les relations Nord/Sud. Elle fonde les principes d'une coopération commerciale contractualisée et étendue géographiquement en Afrique mais aussi dans les zones Pacifique et Caraïbes. Ce partenariat est renouvelé à quatre reprises (en 1979,1984 et 1989) et étendu à 69 pays. L'objectif principal est de favoriser l'accès des produits agricoles et miniers d'exportation de la zone ACP au marché européen. Il s'agit ainsi d'aider au développement commercial de ces pays tout en veillant à la préservation de leur autosuffisance alimentaire. Ces accords entre l'Europe et les pays du Sud sont alors considérés comme un modèle dans le domaine de la coopération Nord-Sud.

Pourtant, dans les années 90, les difficultés rencontrées par certains pays en voie de développement pour maintenir leur équilibre politique intérieur et leur place dans un marché d'échanges mondialisés font apparaître ces moyens insuffisants. C'est pourquoi l'Accord de Cotonou signé en juin 2000 entre l'Union européenne et 76 pays de la zone ACP pour une durée de 20 ans fait de la lutte contre la pauvreté et de l'intégration de ces pays dans l'économie mondiale un objectif prioritaire.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le traitement médiatique de la convention de Lomé est révélateur des ambiguïtés et des espoirs suscités par cette forme inédite de coopération Nord/Sud. Ainsi, le journaliste insiste dans son commentaire sur le "gigantesque pas en avant" effectué en direction des pays africains. Mais le spectre du néo-colonialisme est encore présent dans les esprits. Claude Cheysson, alors commissaire européen chargé des relations avec les pays en voie de développement, doit s'en défendre ici. C'est une vision très européanocentrée et toute à la gloire de l'action accomplie en direction des pays africains que nous donne ici le journaliste. Il prend l'exemple du Togo où l'"omniprésence européenne" sur place permettrait selon lui le financement de différents projets dans les domaines éducatifs et industriels. L'optimisme est à son comble lorsqu'il décrit la convention de Lomé comme un "instrument de la libération véritable des peuples du Tiers-Monde".

Les faits viendront cependant démentir cette vision très messianique des ambitions européennes en Afrique. En effet, les efforts réels accomplis en direction des pays de la zone ACP n'empêchent pas la crise économique à laquelle des pays comme le Togo ("en route vers la fortune industrielle" selon le journaliste) se voient confrontés à la suite du choc pétrolier de 1973 et de la baisse des cours de certaines matières premières d'exportation.Au final, les espoirs démesurés formulés à l'époque de la Convention de Lomé se heurtent aux insuffisances des moyens alors mis en oeuvre pour lutter contre la pauvreté et l'instabilité politique endémique dans ces régions.

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