2ème Conférence de la Ligue Arabe

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 04 juil. 1946 | Date d'évènement : 24 juil. 1946

Le Pacte de la Ligue Arabe signé le 22 mars 1945 officialise l'union de 7 Etats arabes. Une coopération politique, économique et militaire se met alors en place malgré des divisions internes paralysant parfois son fonctionnement.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
24 juil. 1946
Date de diffusion du média :
04 juil. 1946
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000786

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

L'Angleterre, qui cherche à profiter de la volonté d'union des Etats arabes pour maintenir son influence sur la région, est à l'initiative des réunions préparatoires qui mènent à la formation de la Ligue arabe au Caire, le 22 mars 1945. Les premiers pays signataires (l'Egypte, l'Irak, le Yémen, le Liban, l'Arabie Saoudite, la Syrie, la Transjordanie ) s'engagent à mettre en place une politique de coopération politique et économique ainsi qu'à défendre les intérêts arabes. La création d'une alliance militaire en 1950 a permis à la Ligue d'intervenir notamment pour assurer l'indépendance du Koweit face à son voisin irakien (à deux reprises en 1961 et au cours de la guerre du Golfe en 1990). Elle a également joué un rôle important en 1989 dans l'ouverture de négociations au Liban. Mais c'est la question du Proche -Orient qui reste au centre de ses discussions et constitue un des principaux points d'achoppement.

La Ligue soutient la guerre menée par ses principaux états membres contre l'Etat hébreu en 1948 mais ne peut cependant pas empêcher l'annexion de la Cisjordanie par la Transjordanie l'année suivante. Elle est également à l'origine de la création de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) en 1964 dont elle reconnaît l'autonomie et la légitimité après la guerre des Six jours (1967). En 1979, l'organisation connaît sa crise la plus grave : elle exclut l'Egypte qui vient de signer des accords de paix avec Israël et doit transférer son siège du Caire à Tunis jusqu'en 1990. Si dans les années 80, les membres de la Ligue arabe acceptent des compromis en faveur d'un règlement du conflit israélo-palestinien, ses divisions les empêchent d'intervenir dans le processus de paix engagé depuis 1993 et mis à mal depuis.

La Ligue est aujourd'hui gérée par un secrétaire d'état permanent assisté de commissions spécialisés dans les différents domaines d'activités (culture,économie, éducation...). Mais les principales décisions se prennent lors des sommets des chefs d'Etat qui se tiennent depuis 1964 et où sont votées des résolutions applicables dans les pays signataires. Peu à peu, la Ligue s'élargit pour compter aujourd'hui 22 membres. Mais cette institution n'a pas encore réussi à s'imposer comme arbitre dans les conflits régionaux : son histoire a été en effet émaillée par des luttes de pouvoir qui ont paralysé son fonctionnement.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

La Conférence du Conseil de la Ligue arabe est relatée de manière très protocolaire comme toutes les rencontres diplomatiques à l'époque. Les plans se succèdent montrant la descente d'avion des personnalités, l'accueil officiel réservé sur place et le lieu de la rencontre où les protagonistes sont réunis autour de la table des négociations. Ces images officielles sont montées sur un fond musical qui en accentue la solennité. La forme est donc très classique pour un reportage datant de l'immédiat après-guerre, tout comme le ton du commentaire très littéraire qui l'accompagne. Le journaliste joue même de ses variations d'intonations pour accentuer certains passages du texte. Il rappelle implicitement l'enjeu du sommet : le maintien de la paix dans la région.

Les risques de déstabilisation au Proche et Moyen-Orient après le retrait britannique suscitent donc déjà des appréhensions en juillet 1946. Cependant, le terme de "guerre sainte" utilisé ici revêt une connotation particulière : il fait référence aux guerres de conquêtes musulmanes. C'est donc bien comme un affrontement entre religions que le journaliste présente ici le probable conflit en Palestine face au projet sioniste. Cette formulation est également évocatrice de la méfiance suscitée par le projet de rapprochement des Etats arabes au moment où les Occidentaux se désengagent de cette région.

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