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Le naufrage du pétrolier Erika

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 déc. 1999

Le 12 décembre 1999, l'Erika, un pétrolier maltais fait naufrage au large du Finistère, provoquant une marée noire de grande ampleur.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
12 déc. 1999
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000827

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Déjà largement souillées par les marées noires provoquées par les naufrages des pétroliers Torrey Canyon en 1967 et Amoco-Cadiz en 1978, les côtes bretonnes le sont à nouveau en 1999, à la suite du naufrage de l'Erika. Ce pétrolier battant pavillon maltais et affrété par TotalFinaElf fait naufrage le 12 décembre 1999 au large du Finistère. En provenance de Dunkerque et à destination de Livourne, pris dans une tempête, le navire voit sa coque se déchirer. Puis il se brise en deux et libère une partie de ses 37 000 tonnes de fioul lourd. Les 26 hommes d'équipage sont hélitreuillés, tandis que le remorqueur de haute mer Abeille Flandre tente de haler le bateau au large.

L'Erika finit toutefois par couler et par provoquer une marée noire d'une ampleur inédite : d'importantes nappes d'un fioul très épais s'en échappent et polluent 400 kilomètres de côtes, du Finistère à la Charente-Maritime. Les dégâts sont d'autant plus importants que les premières opérations de pompage ont été rendues très difficiles par les mauvaises conditions météorologiques. La marée noire a de plus duré longtemps, au fur et à mesure des fuites du pétrole contenu dans les parties immergées du navire coulé. Ce n'est qu'au cours de l'été 2000 que ce fioul a pu être pompé dans les cuves de l'Erika par Total. L'entreprise s'était pourtant initialement déclarée non responsable de l'accident, ce qui avait suscité une grande réprobation dans l'opinion.

Cette marée noire a provoqué un véritable désastre écologique. On estime en particulier qu'entre 150 000 et 300 000 oiseaux ont péri, et des mois de travaux ont été nécessaires pour nettoyer les côtes bretonnes et vendéennes de toute pollution. A la suite de cette catastrophe, une série de mesures ont été prises. Dès février 2000, le gouvernement français a lancé plusieurs programmes de recherche. Ils visent d'une part à améliorer la prévention et les moyens de lutte contres les marées noires, et d'autre part à étudier les conséquences du naufrage de l'Erika sur l'environnement. L'Union européenne et l'Organisation maritime internationale ont par ailleurs renforcé la législation sur la sécurité des pétroliers: ceux à simple coque doivent être éliminés d'ici à 2015 et les plus anciens doivent faire l'objet d'un contrôle régulier approfondi en cale sèche. Tous les navires transitant en Manche doivent également désormais indiquer leur cargaison et leur route aux autorités maritimes britanniques ou françaises.

Le renforcement de cette législation n'a cependant pas permis d'éviter la répétition de semblables catastrophes. Le pétrolier bahamien Prestige, qui a fait naufrage le 19 novembre 2002 au large de la Galice, a ainsi déversé 77 000 tonnes de fioul sur la côte atlantique, de l'Espagne à la Bretagne. A la suite de cette dernière marée noire, l'Union européenne a pris de nouvelles mesures pour accroître la sécurité des pétroliers. Elle a en particulier décidé d'établir une liste noire des navires interdits d'accès aux ports, faute de respecter les normes en vigueur.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 12 décembre 1999 en ouverture du journal télévisé du soir de France 3, le 19-20, ce sujet rend compte du naufrage de l'Erika qui s'est produit le jour même. Il ne s'intéresse qu'au pétrolier naufragé et à ses marins, non aux conséquences du naufrage sur l'environnement. Aucune image ne laisse ainsi voir la nappe de fioul qui s'échappe du navire. De même, le journaliste ne mentionne à aucun moment dans son commentaire le risque de marée noire. Dans une première séquence, le reportage est centré sur l'Erika lui-même. Le navire brisé en deux est présenté sous différents angles aériens, filmés depuis un hélicoptère de la Marine nationale.

Les images de l'Erika n'émanent donc pas d'une équipe de reportage de France 3 envoyée sur le site, mais directement des secours qui ont survolé la zone de la catastrophe. Elles permettent en particulier de constater les mauvaises conditions climatiques. Le sujet se focalise ensuite sur les marins de l'Erika et propose des images traditionnelles d'un naufrage. Celles de leur sauvetage en chaloupe puis par hélicoptère ont elles aussi été filmées par la Marine nationale. En revanche, celles de l'hébergement des naufragés indiens sur la base aéronavale de Lanveoc-Poulmic ont été tournées par une équipe de France 3 Ouest.

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