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L'essor du bouddhisme en France

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 déc. 1997

Des adeptes du centre Kagyu-Ling, situé dans le Morvan, expliquent les raisons qui les ont conduits à choisir le bouddhisme.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
08 déc. 1997
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000846

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le bouddhisme, né en Inde entre le VIe et le IVe siècle avant Jésus-Christ, n'a cessé depuis une dizaine d'années de se développer dans les pays occidentaux, et plus particulièrement en France. Il est ainsi reconnu par les pouvoirs publics depuis le milieu des années 1990 comme la quatrième religion des Français. A ce titre, il dispose depuis 1997 d'un droit d'antenne dans les émissions religieuses diffusées le dimanche matin sur France 2.

Si le bouddhisme revendique 600 000 pratiquants en France, quelque 450 000 sont en fait Asiatiques. Ces derniers se regroupent autour de leurs pagodes traditionnelles. Les Français convertis ne sont pas plus de quelques dizaines de milliers. Ils fréquentent les 200 centres de méditation et d'enseignement fondés essentiellement par le bouddhisme tibétain, qui représente 80% du bouddhisme en France, ainsi que par le bouddhisme zen. Ces convertis, âgés surtout entre 35 et 50 ans et originaires des grandes villes, ont un niveau d'études très élevé, et la plupart sont issus du catholicisme. Toutefois, si les Français devenus bouddhistes pratiquants ne forment qu'une très petite population, les sympathisants du bouddhisme apparaissent de plus en plus nombreux : selon un sondage de 1999, 5 millions de Français se sentent proches du bouddhisme contre 2 millions en 1994. De même, dans une enquête réalisée en 2003, 21% des personnes interrogées déclarent éprouver un intérêt spirituel pour le bouddhisme contre 55% pour le christianisme et 22% pour l'islam.

Plusieurs raisons peuvent expliquer le fulgurant succès du bouddhisme en France, bien qu'il ne se traduise pas par un mouvement massif de conversions. L'une des principales tient certainement à la personnalité du dalaï-lama. Quatorzième du nom - il s'appelle en fait Tenzin Gyatso -, intronisé en 1940, il est le chef spirituel et politique du Tibet. Réfugié en Inde depuis l'invasion du Tibet par la Chine en 1959, il a obtenu le prix Nobel de la paix en 1989. Très charismatique et particulièrement médiatisé pour sa lutte contre l'occupation chinoise, il attire des foules considérables lors de ses déplacements en France. Il a ainsi donné un enseignement philosophique d'une semaine, en octobre 2003, au Palais omnisports de Paris-Bercy.

L'essor de la sympathie pour le bouddhisme peut également s'expliquer par l'intérêt prononcé des médias, qui ont multiplié les reportages et les dossiers sur cette religion à partir du milieu des années 1990. De même, plusieurs films ont été consacrés au bouddhisme, tels que Little Buddha de Bernardo Bertolucci ou Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud. Surtout, les Français qui apparaissent sympathisants du bouddhisme se disent séduits par ses valeurs de non-violence, de compassion pour la souffrance des êtres et de tolérance. Ils semblent particulièrement apprécier la modestie d'une croyance qui ne cherche pas afficher sa vérité.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage illustre un phénomène général, l'essor du bouddhisme en France, par un exemple, celui d'adeptes d'un centre bouddhiste implanté dans le Morvan. Ce procédé est fréquemment utilisé dans les sujets réalisés pour les journaux télévisés. Aussi vise-t-il en premier lieu dans une optique pédagogique à présenter les pratiques bouddhistes : la caméra pénètre à l'intérieur du temple et permet d'assister à la méditation des adeptes revêtus des habits traditionnels, au son du gong et des trompes.

Toutefois, l'objectif principal de ce reportage n'est pas de montrer l'intérieur d'un temple bouddhiste ni les exercices du culte, mais bien de mettre en évidence les motivations des Français qui ont choisi le bouddhisme. C'est dans ce but que sont intégrés deux témoignages. Ils ont été jugés significatifs parce qu'ils émanent de personnes très différentes, l'une étant devenue résident du centre, l'autre continuant à travailler comme ingénieur. Le reportage s'attache ainsi à démontrer que les convertis au bouddhisme sont des gens ordinaires. En attestent également les plans sur une famille qui prend son repas dans la cantine du centre. Il est à noter que ce sujet cherche à illustrer la pensée bouddhiste par l'image : divers plans sur l'eau et sur la paisible campagne du Morvan sont censés illustrer la quête de la sérénité.

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