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Le Conseil Français du Culte Musulman

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 avr. 2003 | Date d'évènement : 13 avr. 2003

Le Conseil Français du Culte Musulman, élu en 2003, doit être, sur le modèle prôné par la loi de 1905, l'interlocuteur du Gouvernement pour tous les problèmes liés à l'exercice du culte. C'est aussi une reconnaissance de la place de l'Islam en France.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
13 avr. 2003
Date de diffusion du média :
14 avr. 2003
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000848

Contexte historique

Par Julie Le Gac

La création du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) permet une représentation du culte musulman et offre ainsi un interlocuteur à la République française. Depuis sa fondation en 1922, la Mosquée de Paris symbolise l'Islam de France. Toutefois, sa trop grande proximité avec le gouvernement algérien rend nécessaire l'instauration d'une institution plus représentative de la diversité de l'Islam français. En 1990, Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur, lance le Conseil de réflexion sur l'Islam de France, chargé de présenter des propositions pour l'organisation du culte des musulmans. Puis, en novembre 1999, Jean-Pierre Chevènement met sur pied une consultation large rassemblant toutes les fédérations musulmanes, les grandes mosquées et certaines personnalités. Les élections prévues en juin 2002 sont reportées en raison des échéances présidentielles, et c'est finalement Nicolas Sarkozy qui achève la mise en place du conseil français du culte musulman (CFCM) et des conseils régionaux du culte musulman (CRCM).

Près de 4 000 grands électeurs représentant 995 lieux de cultes (mosquées et salles de prières) votent dans 25 régions les 6 et 13 avril 2003. La Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), proche du Maroc, arrive en tête et obtient 16 sièges sur 41 au conseil d'administration du CFCM, la Mosquée de Paris, proche de l'Algérie en obtient 6 et l'Union des organisations islamiques de France, proche des Frères musulmans, en obtient 13. Malgré ce mauvais score, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur est assuré d'obtenir la présidence du CFCM, en vertu d'un accord préalable conclu le 20 décembre 2002, sous l'égide du Gouvernement français.

La création du conseil français du culte musulman a pour objectif de réduire le poids des Etats étrangers dans la gestion de l'Islam de France, afin d'accompagner l'intégration des jeunes générations, nées en France. Les conseils régionaux du culte musulman deviennent les interlocuteurs des pouvoirs publics pour tous les problèmes liés à l'exercice du culte musulman, qu'il s'agisse de la nomination d'aumôniers dans les hôpitaux, les prisons ou dans l'armée, des questions relatives à l'abattage de viande hallal, ou de la construction de carrés réservés aux musulmans dans les cimetières. Surtout, le CFCM doit assurer la formation des imams, une question qui revêt une importance fondamentale dans un contexte d'affrontement entre les tendances modérée et intégriste de l'Islam. Le Conseil Français du Culte Musulman reproduit donc le modèle issu de la loi de 1905 régissant les relations de l'Etat avec les religions chrétienne et judaïque. Sa création symbolise dès lors la reconnaissance de la place de l'Islam en France.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage, diffusé au cours du journal télévisé de 20 heures de France 2, choisit de traiter l'élection du Conseil Français du Culte Musulman sous l'angle de l'unité. En témoigne la première image de ce reportage, celle hautement symbolique de la poignée de main entre les représentants des trois organisations principales de l'Islam en France : la Mosquée de Paris, la Fédération Nationale des Musulmans de France et l'Union des Organisations Islamiques en France. Le choix des extraits d'interviews du recteur de la mosquée de Paris et du secrétaire de l'UOIF corrobore cette impression d'unité, puisque tous se déclarent, malgré les oppositions qui ont précédé le scrutin, vouloir collaborer de manière consensuelle et constructive.

Ce reportage souligne dès lors la réussite symbolique de la création du Conseil Français du Culte Musulman, souhaité par le Gouvernement. Il ne mentionne qu'en toute fin de reportage, les incertitudes pesant sur la portée d'une telle institution, dont les missions ne sont pas encore fixées, ce qui témoigne de la persistance d'opinions divergentes. Ce document, qui se félicite du fort taux de participation au cours de ces élections, s'abstient également de commenter les négociations qui ont précédé ce scrutin, des tractations mêlant luttes d'influence et tutelle gouvernementale.

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