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La baisse du nombre de syndiqués à la CGT: le constat de Henri Krasucki

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 mai 1989

Au cours du 43ème Congrès de la CGT, Henri Krasucki critique le libéralisme prôné par la Communauté Européenne et constate la perte d'adhérents du syndicat.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 mai 1989
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000866

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Au cours des années 1980, la Confédération Générale du Travail traverse une crise identitaire, se traduisant par la baisse de ses effectifs. Selon les chiffres publiés par Henri Krasucki au 43ème Congrès, la CGT compte en 1989 818 294 adhérents (dont 198 034 retraités). Sans remonter jusqu'à la période triomphale de 1946, où la CGT rassemblait 5 875 786 adhérents, la baisse est impressionnante: les Cégétistes étaient 2 377 551 en 1975 et 1 918 583 en 1980. La décennie 1980 est dès lors marquée par une forte chute de l'audience de la CGT. Ce déclin est d'ailleurs commun à l'ensemble des syndicats, même si Force Ouvrière refuse de l'avouer. Toutes tendances confondues, le taux de syndicalisation est de 12%, ce qui représente une baisse de moitié depuis 1974.

La CGT est cependant la plus touchée. En effet, la poursuite de la restructuration industrielle affecte directement les bastions de la CGT. Malgré ses efforts qui passent par exemple par l'organisation d'une marche pour la sidérurgie le 13 avril 1984, des coupes sombres sont effectuées en Lorraine. La bataille perdue de la sidérurgie traduit et amplifie la crise syndicale. Par ailleurs, les hésitations de la CGT quant à l'attitude à adopter vis-à-vis du gouvernement renforcent le détachement de certains adhérents, qui se sentent au mieux ballottés, au pire, trahis. Ainsi, après avoir finalement soutenu la candidature de François Mitterrand entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1981, la CGT offre un soutien critique au gouvernement de Pierre Mauroy, eu égard à la participation de ministres communistes, puis s'oppose frontalement à l'action de Laurent Fabius.

La présidentielle de 1988 réitère le scénario de 1981: convergence avec André Lajoinie, candidat du PCF, puis barrage anti-Chirac. La fidélité de la CGT au Parti communiste contribue à l'isolement syndical de la CGT. Cette dernière organise essentiellement des actions isolées, comme c'est le cas lorsque la CGT Renault bloque la circulation sur les Champs-Elysées, le 20 décembre 1985. Cette baisse sensible des effectifs pousse le syndicat à l'ouverture vers l'entreprise. La CGT doit se réimplanter dans le privé, chez les jeunes et chez les chômeurs. Cette tendance soulève les craintes de reniement de la tradition ouvriériste.

Cette crise identitaire de la CGT favorise un certain repli sur soi. Le syndicat conserve par ailleurs une opinion hostile à la construction européenne. Originellement, cette dernière est en effet dénoncée comme une machine de guerre contre l'URSS, un symbole de l'allégeance des Européens à l'égard des Etats-Unis. L'attachement de la Communauté Economique Européenne aux principes de libre-échange et de concurrence, la désignent comme un ennemi naturel, responsable en partie des maux français.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage consacré au 43ème Congrès de la CGT alterne des extraits du discours d'ouverture prononcé par Henri Krasucki et des commentaires en voix off du journaliste, résumant les débats engagés ou à venir.Sa structure est extrêmement classique: il alterne les gros plans sur le secrétaire général de la CGT et les plans plus larges sur l'audience.Sur un ton très neutre, le journaliste résume les principaux thèmes abordés, mais s'abstient de proposer toute explication, notamment sur la question de la crise du syndicalisme. Ce document est donc avant tout descriptif.

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