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L'essor de l'association altermondialiste Attac

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 août 2000 | Date d'évènement : 03 juin 1998

Le mouvement Attac a organisé une manifestation contre le sommet social de l'ONU, à Genève, le 25 juin 2000. Une réunion rassemble ensuite ses dirigeants à Paris, dont Bernard Cassen, le président d'Attac France.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
03 juin 1998
Date de diffusion du média :
22 août 2000
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000869

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Dans la deuxième moitié des années 1990, un mouvement altermondialiste se développe dans les pays occidentaux et plus particulièrement en France. Révélé véritablement en 1999 lors des manifestations à Seattle contre le sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il conteste le modèle libéral de la mondialisation et propose un autre mode de développement. L'altermondialisme ne cesse alors de croître. De nombreuses actions sont organisées et de multiples associations voient le jour.

En France, la principale naît le 3 juin 1998 : il s'agit de l'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens (ATTAC). Elle est initialement fondée sur une idée principale, la taxation des mouvements de capitaux internationaux, dite "taxe Tobin", à la suite d'un appel lancé en décembre 1997 dans le journal Le Monde diplomatique par son directeur Ignacio Ramonet. Attac connaît une croissance immédiate, attirant de nombreux militants de gauche qui ne se reconnaissent plus dans les partis traditionnels, et se développe dans de nombreux pays. Elle se trouve en peu de temps à la pointe du combat altermondialiste, en particulier lors des manifestations contre les sommets de l'OMC, du G8 ou du Fonds monétaire international. Attac est également à l'origine du Forum social mondial, organisé en réaction au Forum économique mondial qui se tient à Davos, en Suisse: depuis celui de Porto Alegre, au Brésil, en 2001, il réunit chaque année des altermondialistes du monde entier.

Fonctionnant selon un principe décentralisé, Attac rassemble une nébuleuse d'associations extrêmement diverses. Si elle s'attache d'abord à lutter pour l'instauration de la taxe Tobin, elle élargit rapidement son champ d'intervention. Elle demande par exemple l'annulation de la dette des pays en voie de développement, la réforme de l'OMC, la suppression des paradis fiscaux ou l'interdiction des Organismes génétiquement modifiés (OGM). Par ailleurs, elle lutte pour la défense des services publics ou pour le développement durable. Attac France s'est en outre engagée dans la campagne pour le "non" au référendum du 29 mai 2005 sur le traité établissant une constitution pour l'Europe.

Toutefois, après avoir connu une forte croissance de ses effectifs et rassemblé près de 30 000 militants en 2002, Attac est traversée par une importante crise depuis 2005. Ses effectifs baissent pour la première fois en 2005 - elle ne réunit plus que quelque 25 000 adhérents -, et connaît des difficultés financières. Surtout, des querelles intestines très vives déchirent le mouvement à partir de 2005. Et en 2006 des accusations de fraudes électorales sont lancées contre le président d'Attac France Jacques Nikonoff, successeur de Bernard Cassen depuis 2002. Cette grave crise interne, ajoutée à une perte d'influence auprès du mouvement altermondialiste, rend l'avenir d'Attac incertain.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Les premières journées d'été d'Attac sont l'occasion choisie par la rédaction de France 3 pour présenter cette association, créée un peu plus de deux ans auparavant. Le reportage mêle images d'archives filmées en juin 2000 lors du contre-sommet social de Genève, et plans plus récents d'une réunion parisienne des responsables d'Attac. Il s'intéresse essentiellement à la principale originalité d'Attac et aux difficultés qui en découlent dans son fonctionnement : rassemblant une nébuleuse d'associations, elle doit surmonter cette grande hétérogénéité et trouver une cohérence.

Aussi le sujet présente-t-il deux facettes essentielles de ce jeune mouvement : la prise de décisions communes pour l'ensemble des associations membres, et l'action sur le terrain. Cette dernière est illustrée par une séquence filmée lors la manifestation organisée à Genève contre le sommet social de l'ONU, le 25 juin 2000. Elle vise surtout à mettre en valeur la grande diversité des associations regroupées dans Attac, tant par leurs origines géographiques - on voit par exemple des paysans d'Amérique du Sud manifester - que par les secteurs et les courants qu'elles incarnent. L'insertion d'une scène lors de laquelle deux militantes s'affrontent sur leur place au sein du cortège a pour but de témoigner de la difficulté à faire fonctionner ensemble dans Attac des mouvements si divers. Il est à noter que l'interview de Christophe Aguitton, l'un des responsables d'Attac, est réalisée pendant la manifestation elle-même : il est interrogé en marchant devant le cortège. La seconde séquence du reportage s'attache quant à elle à montrer le travail en coulisses d'Attac lors d'une réunion qui décide de la stratégie du mouvement, bien que le commentaire recouvre les propos des dirigeants.

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