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L'Anschluss : Hitler annexe par la force l'Autriche à l'Allemagne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 mars 1938

Le 12 mars 1938, les troupes allemandes pénètrent en Autriche afin de réaliser l'annexion du territoire autrichien au sein d'une Grande Allemagne. Le chancelier autrichien est contraint à la capitulation. Hitler est accueilli triomphalement à Vienne.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Gaumont
Date de diffusion du média :
12 mars 1938
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
20 sept. 2023
Référence :
00000000892

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Constituant l'une des priorités de sa politique extérieure, l'Anschluss (l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne) est réalisée par Hitler en mars 1938.

En 1919, l'effondrement de l'empire austro-hongrois donne naissance à une petite république de caractère purement germanique, l'Autriche, qui, dès sa fondation, voit certains de ses membres réclamer un rattachement (Anschluss) à la grande sœur allemande. Mais lors du traité de Saint-Germain (10 septembre 1919), les Alliés interdisent expressément toute union entre l'Allemagne et l'Autriche. Hitler, qui est né en Autriche et a vécu à Vienne dans sa jeunesse, ne s'est jamais caché de sa volonté de réaliser l'Anschluss afin de rassembler toutes les personnes de race allemande et de constituer une Grande Allemagne.

Une première tentative échoue en 1934 (assassinat du chancelier Dollfuss et tentative de coup d'État par des partisans nazis à Vienne), du fait notamment de l'opposition de Mussolini. Mais l'alliance passée entre les deux dictateurs en 1936 (axe Rome-Berlin) et la définition de deux aires d'influence distinctes (la Méditerranée pour Mussolini, l'Europe centrale et de l'Est pour Hitler) laissent désormais au chancelier allemand le champ libre pour la réalisation de son projet. Hitler convoque à Berchtesgaden, le 12 février 1938, le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg afin de le contraindre à prendre comme ministre de l'Intérieur le chef du parti nazi autrichien, Seyss-Inquart. Schuschnigg tente toutefois de contrecarrer les projets hitlériens en annonçant la tenue d'un plébiscite permettant à la population de se prononcer sur le maintien de l'indépendance autrichienne (9 mars 1938). Mais le 11 mars, sous la double pression des formations paramilitaires nazies et des troupes allemandes qui se massent à la frontière, Schuschnigg doit renoncer à son projet de plébiscite. Puis il se soumet à un ultimatum de Hitler qui exige sa démission et son remplacement par Seyss-Inquart. Schuschnigg s'adresse en vain à Paris, Londres et Rome pour demander de l'aide.

Pour légitimer leur action, les autorités allemandes fabriquent un télégramme signé Seyss-Inquart et demandant l'aide du Führer : le 12 mars, les troupes allemandes envahissent l'Autriche. L'Anschluss est proclamé et ratifié un mois plus tard à 97 % par la population, dans des conditions toutefois peu démocratiques (arrestation des principaux opposants politiques). Mussolini a laissé les mains libres à son nouvel allié, tandis que les démocraties se sont contentées de protester, pour la forme. En annexant l'Autriche, Hitler réussit à séduire encore davantage le peuple allemand par son audace tandis que les autres États d'Europe centrale, impressionnés par la politique hitlérienne, cherchent à se rapprocher de l'Allemagne nazie au détriment d'une hypothétique alliance avec des démocraties plus éloignées et se montrant peu empressées d'intervenir contre Hitler. La victoire nazie est ainsi stratégique et mobilisatrice. Les nazis peuvent également se saisir de plus d'un milliard d'or et de devises (la place de Vienne est alors un régulateur de toute l'économie de l'Europe centrale).

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Les images, d'origine allemande, insistent tout particulièrement sur l'accueil enthousiaste qui est fait aux troupes allemandes envahissant l'Autriche et surtout à Hitler, qui se livre à une véritable marche triomphale entre Munich et Vienne. Le commentaire français, de son côté, se fait particulièrement inquiétant, insistant sur les moyens et les méthodes employées (la Gestapo arrêtant l'ensemble des opposants) et sur le véritable coup d'État que représente l'annexion de l'Autriche. La phrase finale apparaît particulièrement prémonitoire (La première partie du programme qui permettrait de réaliser la plus grande Allemagne a été accomplie avec une soudaineté et une brutalité inouïe.).

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