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La conférence de Munich pour la résolution du problème germano-tchèque

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 sept. 1938

A Munich se tient le 29 septembre 1938 une conférence internationale réunissant les principaux chefs de gouvernement européens (Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain) afin de sauvegarder la paix et de résoudre le conflit germano-tchèque.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Gaumont
Date de diffusion du média :
29 sept. 1938
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000893

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Après l'Anschluss (mars 1938), la principale cible d'Hitler dans sa volonté de construire une "Grande Allemagne" est la Tchécoslovaquie. La république tchécoslovaque est l'un des Etats les plus riches d'Europe centrale : dotée une économie moderne (Skoda) et d'importantes ressources agricoles et minières, elle offre de nombreux avantages pour satisfaire la politique d'autarcie adoptée par l'Allemagne nazie.

Le prétexte de l'intervention allemande en Tchécoslovaquie est la question des Sudètes : cette population d'origine allemande (3 millions de personnes sur un total de 15 millions d'habitants), répartie dans l'une des régions les plus riches de la Tchécoslovaquie (Bohême) revendique depuis 1919 un statut d'autonomie au sein de l'Etat plurinational fondé au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ce statut leur a été refusé à plusieurs reprises par le gouvernement tchécoslovaque. Les revendications des Sudètes se font toutefois plus bruyantes à la suite de l'accession d'Hitler au pouvoir en 1933, notamment à l'initiative d'un petit parti pro-nazi dirigé par Konrad Helein. En avril 1938, quelques semaines après l'Anschluss, Helein réclame avec insistance lors du congrès de Karlsbad une autonomie complète des régions germaniques. Le premier ministre tchécoslovaque Bénès réagit avec fermeté, mobilisant l'armée en mai 1938, tandis que la France annonce qu'elle honorera ses engagements à l'égard de son allié tchécoslovaque en cas de crise. Mais quelques semaines plus tard, la crise germano-tchèque connaît une nouvelle étape lorsque Hitler, lors d'un violent discours prononcé à Nuremberg le 12 septembre, demande le rattachement des Sudètes à l'Allemagne. Alors que le ministre des Affaires étrangères anglais, Chamberlain, tente de jouer un rôle d'arbitre entre Hitler et Bénès pour aboutir à un compromis (l'Allemagne n'annexerait que les régions où les Allemands sont majoritaires mais pas la majorité des Sudètes), le premier ministre tchécoslovaque refuse toujours de céder et procède à une mobilisation générale. La guerre semble alors imminente ; la France, l'Italie, l'URSS et l'Allemagne rappellent leurs réservistes.

Pour tenter de sauvegarder la paix à tout prix, Chamberlain demande la tenue d'une conférence internationale. C'est Mussolini qui en fait accepter le principe à Hitler. Le 29 septembre 1938 se réunissent à Munich, en l'absence des représentants de l'URSS et de la Tchécoslovaquie, pourtant principale concernée, Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain. La conférence de Munich marque en fait un nouveau recul des démocraties face aux initiatives hitlériennes : l'Allemagne obtient tous les territoires revendiqués (Sudètes). A Londres et à Paris, Chamberlain et Daladier sont accueillis avec enthousiasme comme les sauveurs de la paix. Mais les conséquences de Munich sont très graves : l'annexion des Sudètes (occupés par la Wehrmacht dès le 1er octobre 1938) marque la première étape du démembrement de la Tchécoslovaquie. Hitler se trouve encouragé dans sa politique d'agression, de même que les dirigeants italiens qui revendiquent à leur tour certains territoires (Corse, Nice ou la Savoie). Les démocraties ont fait preuve de passivité au nom du pacifisme et rapidement l'opinion se divise en munichois (sauver la paix à tout prix) et anti-munichois (ne plus reculer devant les initiatives hitlériennes, même si cela doit passer par une nouvelle guerre européenne). En mars 1939, la création à l'initiative d'Hitler d'un "Protectorat de Bohême-Moravie" totalement inféodé au Reich et d'une Slovaquie indépendante mais satellisée par l'Allemagne finissent par convaincre les Britanniques que leur politique "d'apaisement" ne peut plus être prolongée ("Hitler n'est pas un gentleman" reconnaît Chamberlain). Ainsi, malgré leur attitude à Munich, la France et l'Angleterre décident d'entrer en guerre lorsque les troupes allemandes envahissent la Pologne en septembre 1939.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le reportage est en fait essentiellement centré sur les représentants français et anglais présents à Munich : Edouard Daladier et Neville Chamberlain. Les noms d'Hitler et de Mussolini (pourtant présents sur les images) ne sont même pas mentionnés. Les raisons de la tenue de la conférence ne sont pas du tout expliquées (le commentaire se contente de mentionner de manière très vague un "problème germano-tchèque"). La conférence de Munich est en fait uniquement présentée comme la rencontre de quatre personnes désireuses de sauvegarder la paix à tout prix.

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