Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 1936
Le procès de l'affaire Stavisky s'ouvre devant la Cour d'assise de Paris, alors que le principal inculpé, Alexandre Stavisky, a été retrouvé mort dans son chalet de Chamonix. Une vingtaine de personnes compromises dans l'affaire des bons de Bayonne sont inculpées.
Niveaux et disciplines
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Pathé
- Date de diffusion du média :
- 1936
- Production :
- Gaumont Pathé Archives
- Page publiée le :
- 2007
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000899
Contexte historique
"L'affaire Stavisky" constitue le principal scandale politique des années trente et fragilise considérablement la IIIe République en favorisant le développement de l'antiparlementarisme. Alexandre Stavisky, d'origine russe, s'installe en France avec son père en 1898 et est naturalisé français en 1910. Ce petit escroc notoire est poursuivi à plusieurs reprises pour abus de confiance, détournements, chèques sans provision... Des relations nouées avec des hommes politiques lui permettent de créer une escroquerie financière de grande ampleur : il crée le Crédit municipal de Bayonne grâce à ses appuis politiques (notamment le député maire de Bayonne Garrat), puis met en circulation 200 millions de faux bons, auxquels souscrivent plusieurs compagnies d'assurances importantes, sur les recommandations du ministre du Travail Dalimier.
Le scandale éclate le 3 janvier 1934 à la suite d'un contrôle du ministère des Finances et de l'arrestation de Tissier, le directeur du Crédit municipal de Bayonne. Le scandale a d'importantes répercussions politiques lorsque l'opinion apprend les liens qui lient Stavisky à certains parlementaires en vue, notamment au sein du parti radical. Il est largement exploité par la presse de droite et d'extrême droite, et nourrit le fort courant antiparlementaire. Lorsque l'on apprend le 9 janvier 1934 que Stavisky s'est donné la mort dans son chalet de Chamonix au moment d'être arrêté, la rumeur court rapidement qu'il a en fait été assassiné pour ne pas parler et ne pas compromettre ses appuis politiques.
A partir du 10 janvier, sur le thème "A bas les assassins et les voleurs", l'Action française et les autres ligues d'extrême droite organisent de violentes manifestations à Paris. Fragilisé, le gouvernement du radical Chautemps démissionne le 27 janvier 1934. Chargé de constituer un nouveau cabinet, Daladier remplace le préfet de police Chiappe, suspect de sympathie pour les ligues, ce qui provoque l'émeute du 6 février 1934. Après les travaux d'une commission d'enquête parlementaire, vingt complices de Stavisky sont traduits devant la Cour d'assise de Paris en janvier 1936. Neuf d'entre-eux sont condamnés, dont deux parlementaires (Garrat et Bonnaure).
Éclairage média
Le nombre de personnes convoquées pour le procès (20 inculpés, 250 témoins et 50 avocats) permet de rappeler l'ampleur de l'affaire Stavisky et les nombreuses complicités de l'escroc. Parmi celles-ci, trois ressortent particulièrement : Tissier, le directeur du Crédit municipal de Bayonne, et les deux députés Garrat (également maire de Bayonne) et Bonnaure.
Le reportage rétrospectif (le procès s'ouvre plus de deux ans après la découverte du scandale) permet de rappeler le fonctionnement de l'escroquerie organisée par Stavisky (mise en circulation de faux bons par le Crédit municipal de Bayonne) ainsi que le suicide de l'escroc à Chamonix. On remarque d'ailleurs que le mot suicide n'est pas prononcé, laissant planer le doute sur l'éventualité d'un meurtre.