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Les laboureurs de la mer

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 juin 1981

A Fécamp, les terre-neuvas s'embarquent 9 mois par an pour aller pêcher la morue en direction de Terre Neuve. Si cette activité a aujourd'hui presque totalement disparu, elle a imprégné la culture locale depuis le XVIe siècle.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 juin 1981
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000923

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

La pêche à Terre-Neuve est aujourd'hui une activité presque abandonnée. Elle demeure cependant liée à l'histoire de plusieurs ports normands: elle a rythmé la vie de milliers de pêcheurs à travers les siècles. Au début du XXe siècle, 2500 terres-neuvas vivaient à Fécamp. Chaque année, de fin février jusqu'en août, ces marins partaient pêcher la morue en direction de Terre-Neuve à bord de grands chalutiers. L'équipage endurait pendant ces longs mois des conditions météorologiques d'une violence exceptionnelle (tempêtes, brume, froid).

Cette tradition de la pêche en haute mer remonte au XVIe siècle. La traversée jusqu'aux bancs de Terre-Neuve durait alors six mois. Les marins, paysans la moitié de l'année étaient surnommés "les forçats de la mer", en référence aux risques encourus afin de ramener la morue, denrée essentielle pour les ménages les plus démunis. Les techniques demeurèrent pendant des siècles rudimentaires et occasionnèrent de nombreuses pertes humaines. Les marins devaient abandonner le voilier principal pour embarquer dans des barques longues à fond plat. Ils pouvaient ainsi jeter leurs lignes en profondeur mais étaient à la merci des icebergs et des baleines. L'équipage s'occupait ensuite du traitement et de la conservation de la morue: étêtage, évidage, lavage et salage du poisson. Le saleur avait un rôle essentiel et pour cette raison disposait d'une meilleure rémunération que les autres marins: la conservation de la morue dépendait du bon dosage de sa salaison. L'apparition de techniques plus modernes au XXe siècles transformèrent les chalutiers en de véritables usines.

Aujourd'hui, si l'activité des pêcheurs normands est toujours essentielle pour la région, elle se concentre essentiellement sur la conchyliculture avec la production d'huiles et de moules. Mais la culture locale reste imprégnée des récits consacrés aux terre-neuvas (voir le célèbre témoignage d'Anita Conti, première femme océanographe française dans Racleurs d'océans en 1952).

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ce reportage, extrait d'un magazine de France 3 Haute Normandie retrace les conditions de vie des marins de Fécamp sur un des chalutiers qui les transportait au large de Terre Neuve pour pêcher la morue. Le commentaire est très littéraire. Une mélodie enchanteresse accompagne les vues de la banquise prises depuis le navire. Cette atmosphère de calme tranche avec l'effervescence régnant dans l'usine flottante située à l'intérieur du chalutier. Le contraste est saisissant. On constate également à l'aide des images qu'une organisation très réglementée du travail est instaurée à bord. L'interview des marins permet de mieux comprendre le rôle tenu par chacun des membres de l'équipage. Cette immersion dans le monde des Terre-Neuvas constitue un précieux document d'archives. Il permet de mieux saisir les réalités quotidiennes d'un métier traditionnel en voie de disparition.

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