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Les méthodes d'observation aérienne au début de la Première Guerre mondiale

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1915

Les armées alliées utilisent différents moyens d'observation aériens afin de repérer les positions ennemies : ballon dirigeable ("saucisse"), cerf-volants avec appareil photographique. Les photos prises des lignes adverses sont ensuite développées.

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Gaumont
Date de diffusion du média :
1915
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001022

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Au début de la guerre, l'aviation n'en était encore qu'à ses premiers balbutiements et les avions ne constituaient pas le principal moyen d'observation aérienne même si leur utilisation connaissait un développement rapide. Mais le moyen aérien le plus utilisé restait le ballon dirigeable ou fixe ("ballon captif"), surnommé par les soldats "saucisse" en raison de sa forme particulière. Ce modèle de ballon captif a été mis au point au début de la guerre par l'ingénieur Albert Caquot : fuselé et équipé de stabilisateurs arrières, il était capable de tenir à des vents de 90 km/heures. Il plaçait la France au premier rang des nations dans le domaine de l'observation aérienne.

Les ballons captifs seront fabriqués pour toutes les armées alliées par l'atelier aérostatique de Chalais. Les ballons permettaient à la fois de repérer les lignes ennemies et d'orienter les tirs d'artillerie. Des cerf-volants munis d'appareils photos furent également utilisés afin d'établir des cartes précises des positions adverses. Ces méthodes utilisées dès les premiers jours de la guerre connurent un développement important à partir de la fin de l'année 1914 et en 1915 avec le passage d'une guerre d'offensive vers une guerre de position et de tranchée au sein de laquelle les tirs d'artillerie lourde à longue distance prirent une importance nouvelle.

Mais les dirigeables présentaient de nombreux inconvénients et apparaissaient relativement faciles à détruire par l'adversaire. Rapidement, les armées préférèrent ainsi privilégier les avions pour se livrer aux opérations de reconnaissance aérienne, d'autant que les progrès réalisés dans l'aéronautique permettaient de construire des appareils de plus en plus puissants et efficaces. A la fin de la guerre, les "saucisses" ne seront quasiment plus utilisées.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Ce reportage est intéressant dans le sens où il montre très bien comment la Première Guerre mondiale a vu se côtoyer des armements nouveaux et particulièrement modernes avec des armements beaucoup plus traditionnels. Le domaine aérien en constitue une illustration parfaite puisqu'alors que l'avion commençait à se développer, les armées n'ont pas renoncé à l'utilisation des appareils volants d'antan pour se livrer à l'observation des lignes ennemies et pour guider les tirs d'artillerie (dirigeables, ballons, cerf-volants). La Première Guerre mondiale constitua bien un tournant technologique sur le plan de l'armement puisque progressivement, les appareils et les armes les plus modernes et les plus efficaces allaient remplacer les plus anciens.

Un autre intérêt de ce reportage est qu'il fut réalisé par la Chambre syndicale française de la cinématographie avec l'autorisation de l'Autorité militaire. Au début de l'année 1915, l'Etat-major autorisa des reporters du service cinématographique des armées récemment constitué à venir filmer des scènes réelles destinées à illustrer les actualités cinématographiques. Jusque là, toutes les scènes filmées étaient des reconstitutions tournées en arrière du front. Il ne pouvait être question toutefois en 1915 de filmer les combats, à la fois pour des raisons techniques et de propagande (éviter de montrer des scènes trop dures et trop violentes au public). Les reportages tournés par le service cinématographique des armées concernaient ainsi essentiellement ce qui se passaient dans les lignes arrières ou dans les tranchées (tirs d'artillerie, manoeuvres des troupes en arrière du front, vie dans les tranchées). Les reportages pouvaient également avoir une dimension pédagogique afin de montrer au public de nouveaux armements ou de nouvelles stratégies, à l'image de ce reportage sur les méthodes d'observation aérienne.

Les reportages de la Première Guerre mondiale ne sont pas datés avec précision. La date de 1915 indique que le document a été tourné pendant l'année en cours.

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