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Chargement d'un train acheminant vers le front des pièces d'artillerie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 août 1914 | Date d'évènement : 20 août 1914

Dans une gare, des soldats chargent sur un train des pièces d'artillerie légère et des chevaux. Le train part pour le front.

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Gaumont
Date de l'évènement :
20 août 1914
Date de diffusion du média :
02 août 1914
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001024

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Au début du mois d'août 1914, la mobilisation ne concernait pas que les hommes : des centaines de milliers de chevaux furent également transportées vers le front ainsi qu'un important matériel de guerre, des munitions et du ravitaillement. L'organisation des transports, placée sous la responsabilité des militaires mais effectuée par les cheminots eux-mêmes fut un succès : plus de 7000 trains réquisitionnés firent la navette vers le front. Tout fonctionna comme "un mécanisme d'horlogerie" constata un dirigeant de la compagnie des chemins de fer du Nord. Les chevaux et l'artillerie constituaient deux éléments particulièrement importants au cours de l'été 1914. La cavalerie occupait encore une place essentielle au sein des armées européennes lors de l'entrée en guerre même si son usage allait vite se révéler souvent inutile. Surtout, la traction animale restait le principal moyen de transport utilisé pour les courtes distances, le train étant réservé aux longues distances.

L'artillerie avait connu des évolutions considérables au cours du dernier tiers du XIXe siècle, avec l'apparition du canon en acier, du tube rayé, des freins hydrauliques et du développement de nouvelles munitions. Entre le début du XIXe siècle et 1914, les performances de l'artillerie avaient été multipliées par dix. Au début de la guerre, cette artillerie était essentiellement constituée de canons de campagne à "tirs rapides" (grâce à leurs freins hydrauliques évitant d'avoir à ramener le canon en position de tir après chaque coup) et devait s'intégrer dans une stratégie d'offensive, en soutenant et accompagnant une infanterie en mouvement. Le canon de "75 "français par exemple, meilleur canon de l'époque, léger et mobile devait être groupé en petites batteries pour le soutien immédiat à l'infanterie.

Très rapidement cependant, dès les premières offensives de l'été 1914, l'artillerie lourde vint occuper une importance nouvelle et prit le pas sur l'artillerie légère. Il ne s'agissait plus d'accompagner une offensive mais de la préparer, en affaiblissant au maximum les positions adverses, ou de s'y opposer (tactique des tirs de barrages). Tout le défi fut alors de constituer des pièces d'artillerie présentant l'efficacité de l'artillerie lourde tout en étant mobile et maniable (Minnenwerfer allemand, mortiers...).

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Ce reportage est intéressant à plusieurs titres. Il permet tout d'abord d'illustrer l'importance des trains dans le transport des hommes mais aussi du matériel vers le front. Dès les premiers jours de la mobilisation, les différentes compagnies ferroviaires furent mobilisées en France au service de l'effort de guerre et le train allait constituer tout au long du conflit le principal moyen de transport utilisé pour acheminer vers le front hommes, armements, matériel, munitions mais aussi ravitaillement et approvisionnement.

Le second intérêt du reportage concerne les enseignements au niveau des armements et du matériel utilisé : lors de l'entrée en guerre, les pièces d'artillerie les plus importantes étaient des pièces d'artillerie légères (le canon de 75 mm en France), dont l'objectif était, grâce à leur maniabilité, de soutenir des forces en mouvement. Les premières batailles et l'importance cruciale joués par les bombardements d'artillerie précédant une offensive d'infanterie, puis la guerre de tranchées entraîneront une préférence pour l'artillerie lourde beaucoup plus puissante et efficace. Le chargement du train montre par ailleurs l'importance en 1914 des moyens de transports à traction animale (chariots, fourgons...). Là encore, les exigences nouvelles de la guerre et la nécessité de se déplacer plus rapidement favoriseront progressivement les véhicules à moteurs (camions).

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