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Le développement d'une nouvelle arme : l'aviation [muet]

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1918

L'aviation, qui s'est considérablement développée, constitue une arme essentielle en 1918 : à Nieuport, des officiers et civils inspectent une base aérienne tandis qu'une caméra embarquée sur un avion permet de suivre plusieurs missions aériennes.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Pathé
Date de diffusion du média :
1918
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001033

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

L'aviation militaire a connu des développements spectaculaires à la faveur du premier conflit mondial pour devenir en 1918 un élément essentiel de la bataille. En 1914, dans toutes les armées européennes, l'arme aérienne n'en est encore qu'à ses balbutiements. En France, encouragée par le général Etienne, l'aviation militaire se dote de sa première escadrille à l'automne 1912. Mais la France ne compte en 1914 qu'une centaine d'appareils. Surtout, les avions sont trop peu puissants pour emporter des charges importantes, pour lutter contre des vents contraires ou encore voler de nuit. Le rôle de l'aviation se limite donc essentiellement aux missions de reconnaissance, aux liaisons et au guidage de l'artillerie. Quelques avions se livrent à des opérations de bombardement mais le plus souvent larguent de petites grenades ou des fléchettes antipersonnel plutôt que de véritables bombes beaucoup trop lourdes. Comme la plupart des avions ne sont pas armés, les premières tentatives de combats aériens se font au moyen de pistolets ou de fusils maniés par les observateurs.

Avec les débuts de la guerre de position, le rôle de l'aviation prend une importance nouvelle en 1915 avec la possibilité de mener des missions de reconnaissance à longue distance, de prendre des photographies aériennes des positions ennemies, de mieux guider les tirs d'artillerie. Certains appareils seront d'ailleurs équipés de TSF, ce qui permettra d'accélérer la transmission des renseignements. A partir de 1916, l'aviation subit des mutations capitales sur le plan technique (augmentation de la vitesse, de la puissance, de la capacité d'ascension rapide et de la robustesse des appareils), ce qui permet d'élargir son utilisation et de la rendre plus efficace. L'armement des avions se perfectionne (mitrailleuses synchronisées avec l'hélice, viseurs de bombardement, balles incendiaires et antiblindages, bombes plus grosses et plus meurtrières) et l'on assiste à une spécialisation croissante des appareils (chasse, bombardement, reconnaissance).

Une compétition technologique féroce se développe entre adversaires : les Allemands eurent tout d'abord un avantage technique indéniable en 1915 avec le modèle Fokker E. En 1916, l'avion français Albatros ne donna qu'une supériorité temporaire aux Alliés car les Allemands mirent au point un nouvel appareil plus efficace, l'Halberstadt D. A partir de la fin 1917, les Alliés reprirent un certain avantage technique avec la mise au point de nouveaux modèles d'avions de chasse (Spad français et Sopwith Camel britannique). A la fin de la guerre, chaque camp possède plusieurs milliers d'appareils : l'aéronautique française en compte 3 260 en juillet 1918 (contre 141 en août 1914), les Allemands possèdent 2 600 appareils à la même date. Les avions sont désormais déployés en masse, engagés par groupes de plusieurs douzaines dans des combats aériens, dans des bombardements stratégiques ou dans des opérations de soutien de grande ampleur aux offensive terrestres.

Une certaine coordination commence à voir le jour entre attaques aériennes et offensives terrestres (chars puis infanterie). De mars à novembre 1918, l'attaque des tranchées adverses devient la principale tâche tactique de l'aviation, qui joua donc un rôle capital dans les batailles de la dernière année de la guerre, la fin de la guerre de tranchées (mal adaptées aux attaques aériennes) et la reprise des grandes offensives. Les pertes furent toutefois très lourdes en raison du développement des moyens défensifs (DCA, filets de protection, action des chasseurs) mais aussi des risques importants d'accidents (qui expliquent plus d'un tiers des pertes). Environ 2000 pilotes et observateurs français ont été tués au cours de la guerre contre près de 6400 côté allemand.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le reportage, qui se situe en 1918, illustre bien à la fois les nombreux perfectionnements de l'aviation depuis les débuts du conflit et les différents usages militaires qui peuvent en être faits. Le modèle Spad présenté au début du reportage est un biplan à hélice tractive doté de mitrailleuses pour le combat aérien ou l'attaque d'infanteries à basse altitude. Les images en vol montrent que les appareils peuvent à la fois avoir une mission d'observation et de reconnaissance, ou de bombardement. Des hydravions permettent d'effectuer des missions de reconnaissance sur la Manche ou d'attaquer des convois ennemis.

L'entretien des avions apparaît essentiel, les risques d'accidents étant très importants, et de nombreux techniciens et mécaniciens s'occupent des appareils sur la base de Nieuport. Les bombes sont placées de manière tout à fait artisanale par l'observateur qui accompagne le pilote. Un viseur lui permettra de guider les opérations de bombardement. La visite effectuée par des officiers et civils sur la base aéronavale de Nieuport ainsi que la venue du roi Albert Ier et de son épouse montrent combien l'aviation, qui constitue une arme totalement nouvelle, apparaît encore comme une grande attraction.

Les reportages de la Première Guerre mondiale ne sont pas datés avec précision. La date de 1918 indique que le document a été tourné pendant l'année en cours.

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