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Des soldats blessés tentent de retrouver l'usage de leurs membres

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1918

Dans un hôpital, les médecins font faire des tests à des soldats blessés aux jambes. Des appareils à électrodes permettent de réactiver certains membres dont les soldats ont perdu l'usage, à cause notamment d'éclats d'obus.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Pathé
Date de diffusion du média :
1918
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001050

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

L'une des principales manifestations de la brutalité des combats lors de la Première Guerre mondiale fut l'importante violence corporelle infligée aux soldats. L'utilisation d'un armement de plus en plus destructeur multiplia les types de blessures. L'artillerie notamment eut des effets dévastateurs : les éclats d'obus lacéraient les corps, broyaient les membres, détruisaient les visages. Les blessures aux membres provoquées par des éclats d'obus représentèrent 70 % environ du total des blessures comptabilisées par les différents services de santé en France.

Sur les quatre années de conflit, le nombre de soldats blessés fut considérable : plus de 4 millions en France sur les 8 millions de soldats mobilisés. Au total, sur l'ensemble des pays engagés, la guerre a mobilisé 73 millions de combattants : 9 millions sont morts et 21 millions ont été blessés au cours des combats. Le très grand nombre de blessures entraîna une mobilisation importante de médecins et d'infirmières. Certains oeuvraient dans des postes de secours situés au sein même des premières lignes et étaient chargés d'apporter les premiers soins aux blessés ou de réaliser les opérations les plus urgentes (amputation notamment). D'autres servaient dans les nombreux hôpitaux et maisons de convalescence qui furent développés à l'arrière pour prendre en charge les blessés. Les hôpitaux ont également pu compter sur une importante population bénévole (retraités, personnes trop âgées pour combattre, femmes de bonne famille...) venue apporter une aide indispensable devant l'importance du travail à réaliser.

De nombreuses organisations (la Croix-Rouge, mais aussi les congrégations catholiques, les organismes protestants, les unions laïques...) se dépensèrent également sans compter. En plus des blessures du corps, les médecins furent également confrontés à des altérations nerveuses et psychiques. L'explosion de gros obus provoqua notamment un traumatisme particulièrement fréquent, qualifié de "shell shock" par les britanniques, et contribuant à paralyser totalement les soldats. Des centres neuropsychiatriques furent ainsi mis en place pour accueillir les soldats victimes de traumatismes. Ces centres étaient le plus souvent situés le plus près possible du front afin de prendre en charge le plus précocement possible le combattant après son traumatisme. Les techniques de guérison utilisées reposaient essentiellement sur les électrochocs. L'objectif était au maximum de renvoyer ces soldats le plus vite possible au front afin d'éviter les simulations.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le reportage est particulièrement instructif sur ce que l'armée veut bien montrer des blessés. On ne voit sur les images ni "gueules cassées" (expression utilisée pour caractériser les soldats défigurés au combat), ni soldats ayant fait l'objet d'une amputation alors qu'ils étaient particulièrement nombreux dans les hôpitaux. On ne voit pas non plus de blessés portant une prothèse. En revanche, les images cherchent à montrer un aspect particulièrement rassurant en expliquant que l'utilisation de nouvelles techniques médicales, à base notamment d'électrodes, permettent à des soldats ayant subi de graves blessures à un membre d'en retrouver l'usage.

Les reportages de la Première Guerre mondiale ne sont pas datés avec précision. La date de 1918 indique que le document a été tourné pendant l'année en cours.

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