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Pierre Mauroy en Guyane et aux Antilles avant les premières élections régionales

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 févr. 1983

Le Premier ministre Pierre Mauroy se rend à Saint-Georges-de-l'Oyapock, en Guyane, puis à Fort-de-France, en Martinique. A Fort-de-France, précédé par Emile Maurice et Emile Césaire, il prononce un discours sur la décentralisation.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Date de diffusion du média :
06 févr. 1983
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001060

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, quatre anciennes colonies, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion deviennent des départements français par la loi du 19 mars 1946. Cette départementalisation marque pour ces territoires devenus des départements d'outre-mer (DOM) le terme d'un long processus politique. Dans le même temps, la majorité des autres colonies reçoivent alors le statut de Territoires d'outre-mer (TOM). A la suite de l'indépendance de la plupart des colonies françaises en 1959-1960, seuls la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, les Comores, la côte française des Somalis et Saint-Pierre-et-Miquelon conservent ce statut de TOM, appliqué également aux terres Australes et Antarctiques ainsi qu'à Wallis-et-Futuna. De leur côté, si les quatre DOM disposent du même statut que les départements métropolitains, l'article 73 de la Constitution de la Ve République prévoit la possibilité d'adapter les textes législatifs et leur organisation administrative en raison de leur situation particulière.

A partir de 1982, ils bénéficient comme toutes les autres régions françaises de la mise en place de la décentralisation réalisée sous l'égide de Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Pierre Mauroy. La Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion deviennent de fait dès 1983 des régions d'outre-mer (ROM), qui ont pour spécificité d'être monodépartementales, c'est-à-dire constituées d'un seul département, à la différence des régions métropolitaines. La loi du 31 décembre 1982, préparée par le secrétaire d'Etat chargé des DOM-TOM Henri Emmanuelli, prévoit ainsi que deux assemblées, le conseil régional nouvellement institué pour la ROM et le conseil général pour le DOM, gèrent le même territoire, avec un seul préfet. Le conseil régional dispose notamment d'un pouvoir spécial de proposition au Premier ministre concernant des dispositions législatives ou réglementaires. C'est dans le but de présenter cette réforme, que peu avant la tenue des premières élections régionales, le Premier ministre Pierre Mauroy se rend aux Antilles et en Guyane du 3 au 6 février 1983.

Le 20 février 1983 ont lieu ces premières élections aux conseils régionaux de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion. La gauche est majoritaire en voix dans les quatre DOM. Toutefois, la majorité présidentielle ne dispose de la majorité en sièges qu'à l'Assemblée de la Martinique. A la Guadeloupe, c'est la droite qui obtient la majorité des sièges, tandis qu'en Guyane et à la Réunion des élus indépendantistes et centristes jouent les arbitres. Vingt ans plus tard, la réforme constitutionnelle du 28 mars 2003 transforme les DOM en Départements et régions d'outre-mer et les TOM en Collectivités d'outre-mer.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet consacré au voyage du Premier ministre Pierre Mauroy aux Antilles et en Guyane a été diffusé le 6 février 1983, à la fin de son séjour de quatre jours, et un peu plus d'un mois après la naissance de Réseau France Outre-Mer (RFO). Les radios et télévisions de l'outre-mer qui faisaient partie de FR3 et étaient regroupées sous le nom de FR3 DOM TOM depuis 1974 forment en effet désormais une entité à part. Le sujet proposé ici est donc celui d'une jeune chaîne de télévision, qui vient à peine de quitter le giron de FR3. Il s'agit du reste d'un montage entre deux reportages réalisés par deux antennes régionales de RFO : la première partie de la visite de Pierre Mauroy, en Guyane, a été couverte par RFO Guyane, tandis que la seconde, à Fort-de-France, a été filmée par RFO Martinique. Le commentateur n'est ainsi pas le même dans les deux parties. En revanche, les deux équipes régionales de RFO ont adopté le même traitement institutionnel du déplacement du Premier ministre.

Les deux journalistes vont jusqu'à utiliser les mêmes termes, évoquant tous les deux "l'accueil chaleureux" réservé par la population à Pierre Mauroy. De même, les deux parties présentent des images du rituel d'une visite officielle, notamment celles d'une cérémonie devant un monument aux morts et d'un discours du visiteur. Les deux parties se distinguent toutefois quelque peu l'une de l'autre. RFO Guyane a choisi de mettre davantage l'accent sur la spécificité locale guyanaise : les danses et chants traditionnels à l'accueil de Pierre Mauroy, ainsi que le fleuve Oyapock qui marque la frontière entre la Guyane française et le Brésil. RFO Martinique a quant à elle davantage centré sa relation de la visite de Pierre Mauroy sur la politique et plus particulièrement sur la décentralisation, évoquée tour à tour par Emile Maurice, Aimé Césaire et Pierre Mauroy lui-même dans des discours.

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