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La désignation de Londres pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2012

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 juil. 2005

La candidature de Paris pour l'attribution des Jeux Olympiques d'été de 2012 est rejetée par le Comité international olympique réuni à Singapour au profit de celle de Londres.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
06 juil. 2005
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001094

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Ayant accueilli les Jeux Olympiques d'été à deux reprises au début du XXe siècle, en 1900 et en 1924, Paris présente en 2003 une nouvelle candidature pour organiser ceux de 2012. La capitale française avait déjà tenté sa chance en vain à deux reprises auparavant : Barcelone lui avait été préférée en 1986 pour l'organisation des Jeux Olympiques de 1992, et Pékin en 2001 pour celle des Jeux de 2008.

Pour les Jeux de 2012, le Comité international olympique (CIO) a dans un premier temps sélectionné cinq villes candidates: outre Paris, Londres, Madrid, New York et Moscou ont été retenues. Ces villes ont ensuite préparé un dossier de candidature à soumettre au CIO. Un groupement d'intérêt public présidé par le maire de Paris Bertrand Delanoë a ainsi été constitué pour mettre au point la candidature parisienne, regroupant la Ville de Paris, la région Ile-de-France, l'Etat et de grandes entreprises partenaires. Deux pôles principaux furent envisagés pour accueillir les compétitions sportives, l'un autour du Stade de France, l'autre autour du stade Roland Garros, tandis que le village olympique devait s'établir dans le quartier des Batignolles. La décision finale est prise à Singapour le 6 juillet 2005 lors d'une session du CIO. Les représentants des cinq villes candidates présentèrent chacun à tour de rôle leur dossier. Le président de la République française Jacques Chirac vint lui-même soutenir la candidature parisienne, de même que le Premier ministre britannique Tony Blair celle de Londres.

Finalement, par 54 voix contre 50 au dernier tour de scrutin, les membres du CIO ont désigné Londres pour organiser les Jeux Olympiques d'été de 2012. La surprise et l'incompréhension furent complètes parmi les délégués de Paris 2012. Le dossier parisien avait en effet été crédité de la meilleure note technique à la suite de la visite de la commission d'évaluation du CIO. De nombreux commentateurs français expliquèrent la victoire londonienne par la plus grande culture britannique du lobbying et par une tactique beaucoup plus agressive d'approche des membres du CIO. Bertrand Delanoë alla jusqu'à mettre en cause, dans les jours suivant le vote, les méthodes utilisées par l'équipe londonienne dirigée par l'ancien double champion olympique du 1500 mètres Sebastian Coe.

Plus largement, la défaite de la candidature parisienne fut perçue comme un nouveau revers français sur la scène internationale: la France aurait alors payé son isolement après le non au projet de Constitution européenne, ainsi que son manque de représentants au sein des instances sportives internationales. Cet échec fut également analysé comme une défaite personnelle cinglante pour Jacques Chirac et Bertrand Delanoë qui s'étaient particulièrement investis dans le projet. La non désignation de Paris pour organiser les Jeux de 2012 priva en outre l'économie française des investissements qui auraient alors été réalisés.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet, réalisé par une équipe de France 2 envoyée à Singapour pour couvrir le congrès du Comité international olympique (CIO), est construit en deux temps: factuel d'abord, puis analytique. Le reportage s'intéresse en effet d'abord à l'annonce de la ville organisatrice des Jeux Olympiques de 2012 et aux moments qui la suivirent. Ce n'est pas tant l'annonce en elle-même par le président du CIO Jacques Rogge, brièvement filmée, qui importe. Ce sont bien plutôt les réactions des délégués de Paris et de Londres qui forment le coeur du reportage, et avant tout ceux de l'équipe parisienne.

Le choix a ainsi été fait de suivre la réaction de ses membres immédiatement avant puis après l'annonce du choix de Londres. Les images, dont plusieurs gros plans, témoignent de leur abattement et de leur désarroi: plusieurs des délégués de Paris 2012 restent prostrés. Le reportage met en scène leur émotion: l'escrimeuse Laura Flessel est en larmes, le handballeur Jackson Richardson réconforte une autre membre également en pleurs. Contrastant fortement avec l'attitude des membres de Paris 2012, des scènes de joie coutumières des vainqueurs ont lieu dans le camp des organisateurs de Londres. Ceci en dépit de la tentative de ces derniers de rester fair-play, tels le maire de Paris Bertrand Delanoë qui serre la main au vainqueur Sebastian Coe. Là aussi, cette scène d'acceptation apparente de la défaite apparaît coutumière de la plupart des sujets consacrés à une élection, qu'elle soit ou non politique.

Dans un second temps, le reportage laisse place à l'analyse "à chaud". A l'aide de plusieurs témoignages recueillis à vif auprès de membres de la délégation parisienne, il tente de présenter les raisons de l'échec de la candidature de Paris. Là encore, dans les propos des interviewés français, c'est l'incompréhension devant le choix de Londres qui domine. L'unique interview recueilli dans le camp des vainqueurs, celle du vice-président du Comité national olympique britannique, ne permet pas de modifier cette impression dominante et de rééquilibrer le reportage, qui traite donc la désignation de Londres quasiment exclusivement du point de vue des Français.

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