vidéo

Le parcours de Simone Weil

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 avr. 1968

Ce reportage retrace la vie de la philosophe Simone Weil à travers le témoignage de ceux qui l'ont connue au cours de son expérience en tant qu'ouvrière en usine.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
18 avr. 1968
Production :
INA
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001149

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Simone Weil (1909-1943), fille de médecin, poursuit ses études supérieures au lycée Henri IV (où elle reçoit l'enseignement du philosophe Alain) avant d'intégrer l'Ecole Normale Supérieure d'Ulm en 1928. Agrégée de philosophie, elle enseigne en lycée (au Puy, d'Auxerre puis à Roanne). Elle s'engage également dans la lutte syndicale et rencontre Trotsky et Souvarine. Elle reste néanmoins méfiante face à tout appareil syndical ou politique et critique vis à vis de l'URSS.

Après s'être engagée aux côtés des républicains pendant la guerre d'Espagne, elle décide, afin de mieux comprendre la condition ouvrière, de se faire engager comme manoeuvre chez Alsthom et Renault. Elle raconte son expérience dans La Condition ouvrière paru en 1951.

Poursuivant une quête religieuse, elle effectue le pèlerinage d'Assise, mais refuse de se soumettre au poids d'une institution telle que l'Eglise. Pendant l'Occupation, elle quitte la France pour les Etats-Unis puis Londres où elle arrive en 1942. Ne pouvant participer à aucune mission organisée par la France Libre, elle évoque dans ses Cahiers son "suicide apparent" : elle meurt dans un sanatorium à Ashford le 24 août 1943.

Son oeuvre nous est parvenue grâce à des publications posthumes (grâce au concours d'Albert Camus).

La pensée de Simone Weil reste attachée à l'analyse du nazisme dès 1932, son expérience atypique au sein de la classe ouvrière et sa pratique singulière du christianisme. Elle est un exemple d'une intellectuelle engagée dans les combats politiques et sociaux de son temps ( Front populaire, guerre d'Espagne, Résistance).

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ce documentaire consacré à la philosophe Simone Weil est constitué d'images d'archives et de témoignages de certains de ses amis. Ses séquences sont entrecoupées par des passages de ses oeuvres posthumes interprétés par la comédienne Danièle Netter. Son portrait est retracé par ceux qui l'ont connue (son frère, ses anciens camarades de classe, une de ses élèves, les anciens membres du groupe "Révolution prolétarienne" et Gustave Thibon chez qui elle vécut son expérience de travail agricole). Tous évoquent un être exceptionnel doté d'une profonde exigence ce vérité et de sacrifice.

Dans l'extrait sélectionné, Albertine Thévenon, qui a accueilli Simone Weil chez elle, évoque la volonté de la syndicaliste de partager le sort des plus pauvres en s'engageant comme fraiseuse chez Renault. Il est intéressant de noter les critiques émises par cette femme de condition modeste face à l'expérience tentée par Simone Weil. Issue d'un milieu aisé et ayant fait de brillantes études, la philosophe ne peut selon elle endosser parfaitement le costume d'une ouvrière ordinaire.

L'interprétation des écrits de Simone Weil par la comédienne Danièle Netter permet également de mieux incarner la pensée de la philosophe (même si le décor rend l'atmosphère quelque peu pesante). Cette mise en scène permet de donner plus d'échos au texte de la philosophe et de montrer le talent dont elle fit preuve pour traduire la pénibilité du travail en usine et des contraintes infligées.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème